Le gouvernement français envisage d’instaurer de nouvelles taxes sur le secteur aérien en 2026, touchant notamment les vols intérieurs ainsi que le kérosène, ce qui pourrait entraîner une hausse significative des prix des billets. Les professionnels du secteur s’y opposent fermement, rapporte TopTribune.
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Le secteur aérien s’attend à de nouvelles taxes dans le budget 2026, dont les grandes lignes seront dévoilées le 15 juillet. Les taxes sur les billets d’avion ont déjà été alourdies en 2025, avec plus d’un milliard d’euros supplémentaires. Le gouvernement envisage de cibler les lignes intérieures en supprimant une ancienne exemption pour les vols nationaux et en rétablissant la TICPE (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques), pour aligner la fiscalité du kérosène sur celle des autres carburants. Cela pourrait permettre à Bercy de récupérer jusqu’à 660 millions d’euros, mais entraînerait une hausse d’environ 60 euros pour un aller-retour sur un vol intérieur.
Une autre suggestion serait de doubler la TVA sur les billets d’avion, la portant de 10 à 20 %. Cela ferait également pression sur les compagnies aériennes, qui devraient refiler tout ou partie de cette augmentation aux passagers. Enfin, l’idée de créer une taxe spéciale d’un euro par passager, applicable au départ et à l’arrivée des aéroports d’Île-de-France, est en étude pour financer le réseau de transports en commun.
Les professionnels du secteur sont en émoi face à ces propositions. Ils dénoncent l’impact d’un choc fiscal qui se fait déjà sentir. La France peine à retrouver ses volumes de trafic aérien d’avant la pandémie de Covid-19, alors que la reprise est bien plus marquée dans d’autres pays européens. Selon le régulateur des transports en France, le trafic domestique a diminué de 14 % depuis 2017. Ce recul touche également les aéroports régionaux, avec des conséquences économiques significatives pour les emplois liés à l’aviation, les communes environnantes et le secteur du tourisme.
La France connait un déclin alors que plusieurs pays européens ont cessé de taxer le secteur aérien. Même la Suède, qui a été pionnière dans le mouvement « honte de prendre l’avion », a récemment abrogé ses taxes. De ce fait, au lieu de passer par Paris, de nombreuses grandes compagnies aériennes choisissent d’autres hubs majeurs tels qu’Amsterdam, Londres ou Francfort. Les professionnels lancent donc un appel à un moratoire fiscal.
Taxer le secteur aérien est un sujet politique peu délicat. Les écologistes, les partis de gauche et diverses associations et collectifs soutiennent ces augmentations fiscales. Ils plaident depuis longtemps pour faire préférer le train aux passagers. Selon Greenpeace, même avec les prélèvements en vigueur, le coût d’entrée des billets d’avion pour les vols intérieurs en France reste souvent inférieur à celui des billets de train, ce dernier étant soumis à des péages élevés pour financer son infrastructure.