Alors que le Premier ministre Sébastien Lecornu s’affaire à redéfinir le budget 2026, marqué par des inquiétudes croissantes liées à la mobilisation imminente du 18 septembre, il a rencontré des représentants syndicaux et patronaux, rapporte TopTribune.
La CGT exige une « rupture » sur le budget et les retraites
La CGT, qui a soutenu la mobilisation « Bloquons tout » du 10 septembre, entend mettre la pression sur le nouveau Premier ministre lors des manifestations. Selon sa secrétaire générale, Sophie Binet, « Nous sommes en position de force » après sa rencontre avec Sébastien Lecornu. Le syndicat se réjouit de l’abandon du projet de suppression de deux jours fériés, mais réclame une « rupture » dans la gestion du prochain projet de loi de finances.
Parmi ses principales revendications, la CGT refuse la suppression de 3 000 postes de fonctionnaires en 2026 et conteste la mise en place d’une « année blanche » ainsi que l’augmentation des franchises médicales. Au-delà du budget, la centrale exige l’abrogation de la réforme des retraites de 2023, laquelle a repoussé l’âge légal de départ de 62 à 64 ans, considérée par Binet comme une cause d’instabilité politique actuelle.
La CFDT refuse que « le monde du travail paye la réduction des déficits »
La CFDT souhaite également rouvrir le dossier des retraites. Sa secrétaire générale, Marylise Léon, estime qu’une suspension de la réforme est « impérative ». Elle a insisté sur la nécessité d’un débat au Parlement, tout en rejetant une réouverture éventuelle des négociations sur le conclave lancé par François Bayrou qui avait échoué. Concernant le budget, la CFDT oppose plusieurs lignes rouges, comme l’abandon d’une refonte de l’assurance chômage, et réclame que ce ne soit pas le monde du travail qui porte le poids de la réduction des déficits.
La CFE-CGC espère que le Premier ministre renoncera à « la politique de l’offre »
Réunie par le Premier ministre lundi, la CFTC s’est montrée optimiste. Son président, Cyril Chabanier, a noté une ouverture vers « plus d’équité » dans le discours de Sébastien Lecornu, appelant également à une mobilisation le 18 septembre. La CFE-CGC a aussi salué des échanges constructifs et espère une évolution concernant « la politique de l’offre » qui est jugée problématique pour les cadres.
Le Medef rejette des hausses d’impôts pour les entreprises
Après sa rencontre avec Lecornu, le président du Medef, Patrick Martin, a confirmé son opposition à toute hausse d’impôt pour les entreprises et a mis en garde quant à une « grande mobilisation patronale » si cela devait se concrétiser. Il a également contesté la taxe Zucman, arguant qu’elle constituerait une entrave à l’investissement, et a suggéré que les économies doivent d’abord concerner les frais de fonctionnement de la sphère publique.
La CPME s’oppose à toute augmentation du coût du travail
Avant même de rencontrer le Premier ministre, la CPME a exprimé son souhait d’un budget « qui protège les entreprises », demandant une baisse des dépenses publiques et une réforme administrative. Comme le Medef, elle s’oppose à toute augmentation des impôts pour les entreprises et à un accroissement du coût du travail.
L’U2P, également consultée, a plaidé pour « des compromis » entre le gouvernement et l’opposition pour restaurer la confiance des acteurs économiques et des consommateurs.