Budget 2026 : le gouvernement décide de geler les APL.

Budget 2026 : le gouvernement décide de geler les APL.

15.10.2025 09:33
2 min de lecture

Le 14 octobre 2025, le gouvernement a dévoilé son projet de loi de finances (PLF) pour 2026. Parmi les décisions les plus controversées, on trouve celles concernant les Aides Personnalisées au Logement (APL). Pour la première fois depuis 2020, il a été décidé de ne pas revaloriser leur barème, rapporte TopTribune.

Un gel des APL pour réaliser 108 millions d’euros d’économies

Dans les documents officiels disponibles sur Budget.gouv.fr, le gouvernement a annoncé une dérogation à la revalorisation automatique des APL. Ce gel signifie que les montants d’aide ne changeront pas par rapport à 2025, malgré une inflation croissante. Cette décision devrait permettre de réaliser 108 millions d’euros d’économies dès 2026, dont 54 millions proviendront du gel des prix, détaille BFM Business.

Cette mesure s’inscrit dans la stratégie du ministère de la Cohésion des territoires. Les crédits alloués à l’« aide à l’accès au logement » devraient atteindre 16,1 milliards d’euros, un chiffre en diminution par rapport aux 16,7 milliards de l’année précédente. Le gouvernement justifie cette orientation par une recherche de « soutenabilité budgétaire » dans un contexte où le coût total des APL avait déjà atteint 15,6 milliards d’euros en 2023.

Concrètement, ce gel se traduit par une baisse réelle du pouvoir d’achat pour les bénéficiaires. Avec une hausse continue des loyers, le montant des aides restera statique. Selon Manuel Domergue, directeur des études à la Fondation pour le Logement des Démunis, « C’est ce qui était redouté ». Cet expert considère cette décision comme un signal alarmant pour les locataires précaires, en particulier les jeunes actifs et les étudiants.

Recentrage des APL étudiantes : priorité aux foyers français modestes

Le recentrage des APL étudiantes représente le deuxième axe de cette réforme. Le Projet de loi de finances pour 2026 indique que les aides seront « recentrées », sans en détailler les modalités précises. D’après les informations rapportées par BFM Business, cette mesure viserait à exclure certaines catégories d’étudiants, notamment les étrangers hors Union européenne non boursiers, afin de préserver les ressources pour les foyers français à revenus modestes. Suzanne Nijdam, présidente de la FAGE, a déclaré au Le Parisien : « Retirer les APL pour les étudiants extracommunautaires non boursiers, c’est vraiment mettre à la porte quasiment l’ensemble des étudiants extracommunautaires de notre système universitaire ».

Les critères d’attribution demeureront liés aux plafonds de ressources établis par la réglementation : 8 600 euros pour les non-boursiers et 6 900 euros pour les boursiers vivant dans un logement traditionnel. Ces seuils, déjà jugés insuffisants par les associations étudiantes, soulèvent des craintes quant à la capacité de nombreux jeunes français à faire face à la hausse des loyers, particulièrement dans les grandes villes universitaires.

Un risque accru de précarité chez les étudiants français

En mettant l’accent sur l’assainissement financier, le gouvernement court le risque d’aggraver la précarité étudiante. Actuellement, près d’un étudiant sur cinq vit sous le seuil de pauvreté, et le gel des APL pourrait détériorer davantage cette situation, entravant la capacité des jeunes à vivre dans des conditions décentes.

Les résidences universitaires du CROUS, déjà en situation de saturation, ne proposent que 175 000 places pour plus de 3 millions d’étudiants en France. Le reste du parc locatif repose sur le secteur privé, où les loyers ont grimpé en flèche. À Paris, le coût moyen d’un studio étudiant dépasse 850 euros par mois, selon LocService. Dans ce contexte, le gel des APL représente une réduction du pouvoir d’achat estimée entre 20 et 30 euros mensuels pour la majorité des étudiants qui perçoivent cette aide.

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