Budget 2026 : la France est-elle menacée d'une intervention du FMI en raison de sa dette publique ?

Budget 2026 : la France est-elle menacée d’une intervention du FMI en raison de sa dette publique ?

30.08.2025 07:13
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Instabilité politique et inquiétudes sur la dette publique en France

Alors que l’État français continue de se financer sur les marchés, plusieurs membres du gouvernement expriment des craintes quant à une possible intervention du Fonds monétaire international (FMI) pour stabiliser les finances du pays. Le ministre de l’Économie et des Finances, Éric Lombard, a récemment évoqué ce « risque » concernant la dette publique, soulignant néanmoins la solidité de l’économie française, rapporte TopTribune.

Les déclarations récentes d’Amélie de Montchalin, ministre chargée des Comptes publics, ont amplifié ces préoccupations. Elle a mis en garde contre les conséquences de décisions économiques imprudentes, signalant que des « choix mauvais » pourraient entraîner une tutelle des créanciers ou du FMI. Ces avertissements ont alimenté un débat intense sur l’état actuel des finances françaises, surtout alors que le Premier ministre, François Bayrou, souligne l’urgence d’un rééquilibrage des comptes.

Les économistes appellent à relativiser ces préoccupations. François Geerolf, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), rappelle que ce n’est pas le FMI qui impose une tutelle, mais plutôt les pays qui sollicitent une aide lorsqu’ils peinent à financer leur endettement. Depuis les années 1980, des pays tels que le Mexique et la Grèce ont eu recours à cette institution en raison de crises économiques, suscitant des mesures d’austérité strictes.

Actuellement, le déficit public atteint 5,8% du PIB et la dette s’élève à 113,9%. Pourtant, de nombreux experts jugent que cette situation n’implique pas un besoin urgent d’intervention du FMI, la plupart affirmant que la France n’est pas en voie d’adopter le modèle grec. Pierre-Olivier Gourinchas, économiste en chef du FMI, a confirmé qu’il n’existait actuellement « aucun sujet » de préoccupation, tant que des efforts sont faits pour contenir l’augmentation de la dette.

Geerolf souligne que la France est en meilleure posture que la Grèce d’il y a quinze ans, ayant réussi à rétablir un excédent de 2,7 milliards d’euros dans son compte courant en 2024. Les citoyens français, avec une épargne conséquente, contribuent également à cette stabilité, compensant l’augmentation du déficit.

« La France ne vit pas au-dessus de ses moyens. C’est l’État qui vit au-dessus de ses moyens. »

François Geerolf, économiste à l’OFCE

à franceinfo

En dépit de ces assurances, des défis persistent. La nécessité pour la France de continuer à se financer sur les marchés de manière abordable devient cruciale. L’économiste Laure Quennouëlle-Corre avertit que si la situation financière de la France se détériore, une intervention discrète de la BCE pourrait être envisagée. Michaël Zemmour, un autre économiste, souligne que la confiance des créanciers reste intacte pour le moment, bien que l’absence de majorité politique depuis 2022 soulève des inquiétudes.

Les économistes s’accordent également sur le fait qu’un maintien des déficits à des niveaux insoutenables pourrait mener à une situation très préoccupante dans les années à venir. Sylvain Bersinger insiste sur l’importance de réduire le déficit dès maintenant pour éviter d’éventuelles demandes d’assistance internationale à l’avenir.

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