A quelques jours de la présentation des grandes lignes du budget 2026, François Bayrou manifeste sa ferme volonté de libérer la France du « piège mortel » de l’endettement, tout en restant vague sur les mesures spécifiques à adopter. Le Premier ministre se fixe pour objectif de redresser les comptes publics tout en avançant deux réformes majeures qui lui tiennent à cœur : le scrutin proportionnel et la création d’une banque de la démocratie, rapporte TopTribune.
Lors d’une interview de 90 minutes diffusée jeudi soir sur LCI, le chef du gouvernement a réaffirmé son désir de ramener le déficit public à 4,6 % du PIB d’ici 2026, contre 5,8 % actuellement, avec l’ambition de le diminuer à moins de 3 % d’ici 2029. « Le gouvernement exposera les contraintes, les efforts requis et les décisions à prendre pour se sortir de ce piège mortel », a-t-il déclaré, sans toutefois fournir de détails sur les diverses coupes ou ajustements envisagés.
Pas de hausse généralisée des impôts
Restant fidèle à sa ligne directrice, François Bayrou a catégoriquement refusé l’idée d’une hausse générale des impôts. Bien qu’il reconnaisse que « des efforts particuliers » pourraient être nécessaires, il considère que « ce n’est pas par l’impôt que l’on résout les problèmes, mais par des réductions dans la dépense publique ». Il a ajouté avec ironie : « Si la prospérité provenait des impôts, avec le système fiscal le plus lourd au monde, nous devrions être les plus riches du monde. »
Le Premier ministre prépare une stratégie d’ajustement sur quatre ans, visant à stopper l’augmentation de la dette, qui s’élève actuellement à 3.345,8 milliards d’euros (114 % du PIB). Ses partisans, en quête de coupes nécessaires, évoquent déjà une « année blanche » pour les finances publiques, une mesure de gel qui n’affecterait pas le budget du ministère de la Défense. Bayrou a souligné que le budget de la défense est un sujet tabou : « L’état de sécurité en Europe est tel que nous ne pouvons pas baisser la garde, même pour des raisons budgétaires. »
Proportionnelle : la possibilité d’un référendum
Cependant, au-delà des chiffres budgétaires, le centriste cherche également à préserver sa crédibilité politique. Il souhaite tirer parti de cette occasion pour promouvoir deux réformes institutionnelles qu’il défend depuis longtemps : le scrutin proportionnel et la mise en place d’une « banque de la démocratie » pour assurer un financement juste et équilibré des partis politiques.
Concernant la proportionnelle, Bayrou propose d’« ouvrir la possibilité d’un référendum », permettant ainsi aux citoyens français de se prononcer. Cela, selon lui, pourrait aider à dépasser les clivages au sein de la majorité tout en répondant aux attentes de partis comme le RN. « Ce n’est pas un marché de dupes. Nous ne sommes pas au bazar », a-t-il assuré. En ce qui concerne la création de la « banque de la démocratie », il promet une présentation « avant l’automne ». Ce mécanisme est prévu pour garantir à toutes les formations politiques, même celles ayant moins de soutien des établissements financiers, un accès équitable au crédit pour financer leurs campagnes.