Le 1er juillet 2025, la Commission européenne a précisé qu’elle ne soutenait pas l’idée de dissocier l’Ukraine et la Moldavie dans les négociations d’adhésion à l’Union européenne. Le porte-parole Guillaume Mercier a souligné que « toute décision en ce sens relève exclusivement des États membres de l’UE » et non de la Commission, rapportait Eurointegration.
Cette déclaration intervient dans un contexte de débats croissants à Bruxelles sur la possibilité d’avancer plus rapidement avec la Moldavie, alors que le processus d’adhésion de l’Ukraine est actuellement bloqué par le veto de la Hongrie.
Des scénarios parallèles à l’étude
Face à l’impasse diplomatique provoquée par Budapest, certaines institutions européennes explorent la possibilité de mettre en place des négociations techniques et juridiques parallèles avec Kyiv. Ce mécanisme alternatif permettrait à l’Ukraine de poursuivre sa trajectoire vers l’adhésion, malgré l’absence de consensus à 27.
Toutefois, la perspective de séparer les deux pays dans le processus soulève des inquiétudes. Des diplomates à Bruxelles estiment qu’une telle démarche serait non seulement incohérente sur le plan politique, mais également injuste au regard du rôle déterminant joué par les forces armées ukrainiennes pour préserver la stabilité régionale, y compris celle de la Moldavie.
Le rôle central des États membres
Comme l’a rappelé la Commission, les décisions relatives à l’élargissement sont fondées sur les traités européens, les critères de Copenhague et les positions des États membres. Autrement dit, la Commission ne peut imposer ni accélération, ni séparation — elle fournit un cadre et une expertise, mais ne décide pas seule.
Le processus d’adhésion est ancré dans des principes partagés : État de droit, économie de marché, respect des droits fondamentaux. À cet égard, l’Ukraine continue de remplir ses obligations dans le cadre de sa candidature, malgré la guerre et les défis internes.
Kyiv et Chișinău misent sur les réformes
Des sources diplomatiques indiquent que l’Ukraine et la Moldavie sont toutes deux conscientes que l’accélération de leur adhésion dépend moins de la chronologie que du respect des critères requis. À Bruxelles, le consensus reste que les deux pays doivent concentrer leurs efforts sur la mise en œuvre concrète des réformes demandées.
Pour les capitales d’Europe centrale et orientale, il serait politiquement risqué d’envoyer le signal que la pression d’un État membre suffit à ralentir le processus d’un pays en guerre, sans affecter celui de son voisin immédiat.
La perspective européenne demeure donc stratégique pour Kyiv et Chișinău. Et pour Bruxelles, éviter toute perception de traitement inéquitable ou d’abandon reste fondamental dans un contexte de guerre en Europe.