Brigitte Macron qualifie des militantes féministes de « sales connes », suscitant une vive réaction
La Première dame de France, Brigitte Macron, a provoqué une onde de choc dans les milieux féministes et la classe politique en traitant des militantes féministes de « sales connes » après une interruption d’un spectacle de l’humoriste Ary Abittan, accusé de viol en 2021, rapporte TopTribune.
Cette insulte a rapidement entraîné une polémique. Dans une vidéo tournée et publiée par le magazine Public le 8 décembre (rapidement retirée), Brigitte Macron a exprimé ces paroles à l’égard des militantes qui avaient perturbé le spectacle d’Ary Abittan. Depuis les accusations de viol contre ce dernier, des militant(e)s ont régulièrement protesté contre son retour sur scène.
Une interruption de spectacle provoque des tensions
Lors de la soirée du samedi précédent, quatre militantes du collectif féministe #NousToutes ont fait irruption aux Folies Bergère pour interrompre le spectacle, portant des masques au visage de l’humoriste et scandant « Abittan violeur ». D’après les déclarations du collectif, elles ont été expulsées de manière brutale par des spectateurs et des agents de sécurité après avoir été physiquement agressées.
Cet incident n’est pas isolé ; depuis le retour scénique d’Abittan en mai 2024, les manifestations contre lui se sont multipliées, avec des appels à annuler ses représentations.
Les accusations contre Ary Abittan
Les accusations à l’encontre d’Ary Abittan remontent à fin 2021, lorsqu’il a été accusé de viol par une femme de 23 ans. La plaignante a raconté que l’humoriste lui avait imposé une sodomie pendant un rapport sexuel, et des blessures corroborant son récit avaient été constatées. Cependant, deux ans après, les juges ont décidé de lever la mise en examen d’Abittan, citant un affaiblissement de la valeur probatoire des preuves initiales, ainsi que des témoignages de ses anciennes compagnes.
En 2023, au terme d’une instruction, l’humoriste a vu sa situation évoluer vers le statut de « témoin assisté », et en avril 2024, la justice a notifié un non-lieu, confirmé en appel en janvier 2025. Les avocats d’Ary Abittan insistent sur son innocence, bien que le collectif #NousToutes conteste cette interprétation, affirmant que cela ne signifie pas un acquittement.
Le contexte des propos de Brigitte Macron
Après cet incident, Ary Abittan a reçu des marques de soutien de la part de personnalités, dont Brigitte Macron, présente en coulisses du spectacle. Dans la vidéo où elle l’interroge, elle fait les remarques controversées sur les « sales connes », qu’elle souhaite voir expulsées. Bien que la vidéo ait été retirée, elle a été largement diffusée sur les réseaux sociaux.
Réactions des militantes féministes
Les réactions des militantes ont été fermes. Une membre de #NousToutes a exprimé son choc, qualifiant les mots de la Première dame de « crachat de plus sur les victimes et les associations féministes ». Diverses personnalités publiques, dont l’actrice Judith Godrèche, ont également exprimé leur soutien au collectif.
Dans leur réaction, les Femen ont souligné que sans les luttes de ces « sales connes », Brigitte Macron ne pourrait exercer ses droits civiques. L’entourage de la Première dame a tenté de clarifier ses propos, arguant qu’elle critique les méthodes des manifestantes, mais ne les désapprouve pas.
Répercussions politiques
Au sein de la classe politique, les sentiments sont partagés. Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise, a condamné les propos jugés sexistes de la Première dame, tout comme l’eurodéputée Manon Aubry, qui a rappelé que l’absence de poursuites ne diminue pas la portée des accusations. D’autres membres de la majorité présidentielle ont tenté de défendre Brigitte Macron, en admettant que, bien que ses propos puissent être mal venus, ils mettent en lumière une réalité troublante.
En réponse, des figures de droite et d’extrême droite ont également commenté cette affaire, certains d’eux ne trouvant pas ses propos scandaleux, pour d’autres, cela a déclenché une démarche vers des excuses publiques.