Boualem Sansal : l’écrivain franco-algérien reconnu coupable en appel et écopant d'une peine de cinq ans de prison ainsi que d'une amende de près de 3 500 euros.

Boualem Sansal : l’écrivain franco-algérien reconnu coupable en appel et écopant d’une peine de cinq ans de prison ainsi que d’une amende de près de 3 500 euros.

01.07.2025 12:13
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Boualem Sansal, écrivain franco-algérien de 80 ans, a été condamné en appel à une peine de cinq ans de prison ferme en Algérie pour « atteinte à l’unité nationale ». Cette décision évoque des discussions diplomatiques toujours en cours entre les deux nations, rapporte TopTribune.

La cour d’appel d’Alger a confirmé la sentence prononcée en première instance par le tribunal de Dar El Beida le 27 mars. Sansal a été jugé coupable d’avoir exprimé des opinions controversées, en particulier lors d’une interview accordée en octobre 2024 à un média français d’extrême droite, où il a déclaré que l’Algérie avait hérité de territoires marocains lors de la colonisation française. Ce procès a été sollicité à la fois par l’écrivain et le parquet, qui avait précédemment demandé une peine de dix ans lors des premières audiences.

« Je m’exprime aussi sur l’histoire »

Âgé de 80 ans et souffrant d’un cancer de la prostate, Sansal est au centre d’une tension diplomatique entre l’Algérie et la France, exacerbée depuis son arrestation à Alger le 16 novembre 2024. Interrogé en appel sur ses remarques concernant les frontières, il a affirmé : « Je ne fais pas que de la politique. Je m’exprime aussi sur l’histoire », se référant à son droit à la liberté d’expression défendu par la Constitution. Il a précisé que bien que la France ait établi ces frontières durant la colonisation (à partir de 1830), l’Union africaine a déclaré après l’indépendance en 1962 que ces frontières, héritées du colonialisme, sont désormais intangibles.

L’affaire de Boualem Sansal a accentué les tensions déjà existantes entre Paris et Alger, tensions qui avaient émergé en juillet 2024 suite à la reconnaissance par la France d’un plan d’autonomie pour le Sahara occidental, alors que ce territoire fait l’objet de disputes entre le Maroc et les indépendantistes du Polisario, appuyés par Alger.

La situation de Sansal soulève des interrogations sur la liberté d’expression dans la région et sur le rôle que le gouvernement algérien souhaite jouer dans cette lutte pour l’unité nationale. Alors que des voix s’élèvent tant au sein de la société civile qu’à l’international pour plaider en faveur de sa libération, l’écrivain reste une figure emblématique de la résistance intellectuelle face aux défis politiques de son pays.

La situation actuelle met en relief la nécessité pour les gouvernements de dialoguer plutôt que de réprimer les opinions divergentes, un aspect critique dans une marche vers une coexistence pacifique et un dialogue constructif. Les avancées diplomatiques futures pourraient s’avérer déterminantes pour la résolution de cette crise, mais elles nécessiteront un effort sincère de part et d’autre.

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