La récolte de blé pour 2025 en France connaît une reprise après l’année difficile de 2024. Les rendements s’améliorent, les volumes augmentent, tandis que les prix du blé continuent de diminuer. Cependant, les répercussions sur le consommateur seront moins évidentes : le coût de la farine représente une faible proportion du prix de la baguette, et l’inflation alimentaire demeure persistante, rapporte TopTribune.
La situation s’améliore sur le plan agricole, avec la France qui enregistre une récolte de blé prometteuse pour 2025. Les premières estimations officielles montrent une hausse des rendements après la chute dramatique de l’année précédente. Au cours de l’été, les prix du blé ont chuté en dessous de 210 €/t sur les marchés à terme. Néanmoins, la route entre le champ et le four est encore longue : les coûts liés à l’énergie, aux salaires, aux charges et aux marges restent élevés, ce qui signifie que la baisse des prix du blé se traduit lentement, et partiellement, dans les coûts du pain. Par ailleurs, les indices fournis par l’Insee indiquent que l’inflation alimentaire reste positive à l’été 2025.
Récolte : un vrai rattrapage dans la production de blé en France
Les services du ministère de l’Agriculture soulignent un fait majeur : « le rebond des rendements contribuerait à une forte augmentation des productions de céréales », y compris du blé tendre, selon la note « Infos rapides » publiée le 1ᵉʳ août 2025. Ce regain découle principalement des rendements plus élevés, et non d’une expansion significative des surfaces cultivées. Les volumes de blé en France sont estimés à dépasser les 32–33 millions de tonnes, représentant une campagne retrouvée « dans la norme » après l’accident de 2024, où la production avait atteint des niveaux historiquement bas.
Plus en détail, les chiffres publiés en juillet par les organismes publics révèlent une production approchant les 32,6 Mt, avec une récolte qui pourrait connaître une augmentation d’environ +28 % par rapport à l’année précédente, si cette tendance se confirme.
Prix du blé : sous 210 €/t, mais attention au « prix baguette »
Sur le marché d’Euronext, le blé meunier est resté sous 210 €/t à mi-juillet. En d’autres termes, le coût de la matière première pour la farine a bien reculé par rapport aux sommets atteints lors des années 2022-2023. De façon intuitive, l’on pourrait penser que cela entraînerait une baisse du prix de la baguette. Pourtant, il est important de noter que la farine représente peu dans le prix final : d’après l’Observatoire de la formation des prix et des marges, la part du blé n’était historiquement que de 7–9 % et n’a franchi 11,4 % que lors de l’extraordinaire année 2022. Les coûts de meunerie, de boulangerie (énergie, personnel, loyers, transport, emballage), ainsi que les marges et la fiscalité, constituent le reste.
Cette situation entraîne une réalité : une diminution de 10 % du prix du blé ne se traduira pas nécessairement par une baisse de 10 % du prix de la baguette. Le phénomène est amorti et retardé en raison de contrats en cours, de stocks existants, et des coûts fixes associés. Par ailleurs, du côté de la consommation, l’Insee note que l’alimentation a encore connu une hausse de +1,6 % sur un an en juillet 2025 (estimation provisoire), ce qui signifie que l’allégement sur certaines matières premières n’a pas encore compensé les hausses précédentes dans les magasins.
