"Blanche Neige" : une sortie sous le feu des critiques des conservateurs qui crient au "wokisme"
"Blanche Neige" : une sortie sous le feu des critiques des conservateurs qui crient au "wokisme"

« Blanche Neige » : une sortie sous le feu des critiques des conservateurs qui crient au « wokisme »

18.03.2025
3 min de lecture

Cette nouvelle version en prises de vues réelles signée Marc Webb, très controversée avant même sa sortie, décale les motifs du célèbre conte des frères Grimm.

Blanche Neige des studios Disney est une nouvelle version du classique de 1937 en prises de vues réelles. Avec, dans le rôle principal, l’actrice Rachel Zegler – vue dans le remake de West Side Story et le préquel Hunger Games –, et Gal Gadot dans celui de la marâtre.

Cible de critiques, cette nouvelle version du plus ancien des classiques de Disney arrive en salles en France mercredi 19 mars, après des avant-premières inhabituellement discrètes pour un film du célèbre studio d’animation.

Aucune interview n’était autorisée sur le tapis rouge à Hollywood samedi, Disney souhaitant tenir ses stars Rachel Zegler et Gal Gadot à distance des journalistes et éviter les questions sur la représentation des sept nains, qui fait l’objet de débats.

« Un gars qui, littéralement, la harcèle »

La projection hollywoodienne s’est déroulée quelques jours après une première européenne tout aussi confidentielle, mercredi, dans un château isolé de Ségovie, en Espagne, à laquelle peu de médias avaient été invités. Les critiques ont commencé à pleuvoir en 2021 lorsque Rachel Zegler, de mère colombienne et de père polonais, a été retenue pour le rôle-titre de ce conte de fées des frères Grimm.

Un choix dénoncé par certains fans et commentateurs conservateurs criant au « wokisme » – un terme péjoratif utilisé pour dénoncer un excès de militantisme visant à satisfaire les revendications de minorités. « Oui, je suis Blanche Neige, non, je ne blanchirai pas ma peau pour le rôle », a répondu l’actrice, réputée pour faire preuve d’un franc-parler inhabituel à Hollywood, dans un message sur les réseaux sociaux désormais supprimé.

Les critiques ont redoublé lorsque la comédienne a jugé « bizarre » le classique Blanche Neige et les 7 Nains, premier long-métrage d’animation des studios Disney en 1937, en raison de l’amour de l’héroïne pour « un gars qui, littéralement, la harcèle ».

Cette fois, Blanche Neige « ne sera pas sauvée par le prince et elle ne rêvera pas d’un amour véritable », a aussi assuré Rachel Zegler dans un entretien qui a déçu ceux qui espéraient retrouver ces motifs traditionnels du conte dans la nouvelle version. Disney n’a pas donné suite aux sollicitations de l’AFP sur ce point.

« Histoire rétrograde de sept nains vivant dans une grotte »

Autre sujet de critiques : les sept nains n’apparaissent plus dans le titre du film – simplement baptisé « Blanche Neige ». Peter Dinklage, l’un des acteurs nains les plus célèbres de Hollywood, a dénoncé en 2022 l’« hypocrisie » de Disney, « fier d’avoir choisi une actrice latino pour incarner Blanche Neige », tout en réadaptant une « histoire rétrograde de sept nains vivant dans une grotte ».

Sa position a « heurté la communauté des acteurs atteints de nanisme » parce qu’elle suggère de supprimer ces rôles, alors qu’il n’y en a « pas beaucoup pour (eux) à Hollywood », a répondu l’acteur et catcheur professionnel Dylan Mark Postl, lui-même nain, dans le journal britannique The Guardian.

Disney a aussi réagi dans un communiqué, promettant d’adopter « une approche différente » en évitant de « renforcer les stéréotypes du film d’animation original ».

Dans la nouvelle version, les nains sont donc des créatures magiques ressemblant à des gnomes, créées par ordinateur plutôt que jouées par des acteurs, ce qui a également suscité des critiques.

200 millions de dollars

Le dernier remake de Disney en prises de vues réelles se révèle ainsi bien moins consensuel que les nouvelles versions du Roi Lion ou de La Belle et la Bête, qui ont rapporté des milliards de dollars.

Disney espère toutefois que l’adage selon lequel toute publicité est bonne à prendre se vérifiera à la sortie en salles du film dont le tournage a coûté plus de 200 millions de dollars, selon Forbes, après avoir été notamment retardé par la pandémie de Covid-19 et les grèves à Hollywood.

« J’interprète les sentiments des gens à l’égard de ce film comme de la passion » pour le long-métrage, a positivé Rachel Zegler auprès de Vogue Mexico« C’est un honneur de participer à quelque chose qui passionne autant les gens. »

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