Le texte avait déjà été validé par le Parlement européen à l’issue d’une âpre bataille politique, notamment concernant son impact sur les terres agricoles.
Un texte-clé du Pacte vert européen définitivement adopté. Les Etats de l’UE ont voté en faveur de la loi sur la restauration de la nature, lundi 17 juin. Cette législation impose d’instaurer d’ici à 2030 des mesures de rétablissement des écosystèmes sur 20% des terres et espaces marins à l’échelle de l’UE, et de restaurer au moins 30% des habitats (zones humides, forêts, etc.) en mauvais état. D’autres dispositions visent à améliorer les critères mesurant la santé des forêts, à retirer les obstacles sur les cours d’eau et à stopper le déclin des abeilles. L’impact en milieu rural avait suscité de houleux débats au Parlement européen l’an dernier et alimenté la colère agricole début 2024 malgré les vastes flexibilités introduites. Le texte, largement amendé et critiqué, avait finalement été validé par le Parlement.
Dans le détail du dernier vote, vingt pays se sont prononcés pour, dont la France. Six pays s’y sont opposés et un, la Belgique, s’est abstenu. Le texte a donc obtenu la majorité qualifiée requise (15 pays représentant 65% de la population de l’UE), grâce notamment à une volte-face de la ministre autrichienne de l’Environnement. Jusqu’à présent, le pays alpin avait en effet choisi de s’abstenir en raison de divisions au sein de l’Etat fédéral. Mais Leonore Gewessler a annoncé qu’elle comptait l’approuver après le ralliement de deux régions autrichiennes, disant vouloir « écouter sa conscience », « pour les générations futures ».
Cette adoption a été saluée comme « une victoire historique » par l’ONG environnementale WWF. « Je me réjouis de cette conclusion positive. Loin des caricatures dont il a fait l’objet, ce cadre va nous permettre d’être plus forts face aux impacts des chocs climatiques », a également réagi le député européen français Pascal Canfin sur X. « Ce règlement traduit l’engagement international de l’Union européenne à la mise en œuvre, sur son territoire, du cadre mondial sur la biodiversité adopté en décembre 2022, a également salué le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu. La nature et nos paysages sont parties intégrantes de l’identité de notre continent. Les restaurer, c’est aussi préserver pour les générations futures les services rendus par les écosystèmes pour garantir nos moyens de production et notre résilience. »
Depuis le XIXe siècle, la température moyenne de la Terre s’est réchauffée de 1,1°C. Les scientifiques ont établi avec certitude que cette hausse est due aux activités humaines, consommatrices d’énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz). Ce réchauffement, inédit par sa rapidité, menace l’avenir de nos sociétés et la biodiversité. Mais des solutions – énergies renouvelables, sobriété, diminution de la consommation de viande – existent. Découvrez nos réponses à vos questions sur la crise climatique.