Les 23 et 24 octobre 2025, les chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne se réuniront à Bruxelles pour examiner une proposition de la Commission européenne visant à accorder à l’Ukraine un crédit de réparation de 140 milliards d’euros, financé par des actifs russes gelés en Belgique via Euroclear. La question divise au sein de l’UE, certains États exprimant des réserves juridiques et financières.
Positions divergentes des États membres
Le Premier ministre belge Bart De Wever pose plusieurs conditions avant tout engagement : refus de mesures assimilables à une confiscation, garanties juridiques contre d’éventuelles réclamations russes, partage des risques entre États membres et constitution d’un fonds de compensation en cas de restitution des actifs. La France et le Luxembourg soulignent également la nécessité d’un cadre juridique solide pour éviter un précédent dangereux pour leurs systèmes financiers.
Contexte politique et enjeux
Depuis le sommet informel de Copenhague le 1er octobre 2025, la proposition de crédit de réparation suscite débats et consultations. Le chancelier allemand Friedrich Merz a évoqué un « consensus fort » au sein de l’UE en faveur de cette initiative. Cependant, la complexité juridique et le risque de contentieux international freinent l’adoption rapide. La Belgique, dépositaire des actifs via Euroclear, détient environ 185 milliards d’euros d’actifs russes gelés, ce qui explique sa prudence accrue.
Soutien international et perspectives
Les ministres des finances du G7, le 1er octobre 2025, ont exprimé leur soutien coordonné à l’idée d’utiliser la totalité des actifs souverains russes gelés dans leurs juridictions afin d’assurer un accord de paix durable en Ukraine. Leur engagement pourrait réduire les réticences internes à l’UE. Néanmoins, la décision finale dépendra d’un compromis sur les garanties juridiques et financières exigées par plusieurs États membres.
Implications stratégiques pour l’UE
Ce débat s’inscrit dans un contexte plus large : l’agression russe contre l’Ukraine a causé des destructions massives, faisant peser la question de la réparation comme un enjeu crucial pour la stabilité européenne. L’issue du Conseil européen d’octobre pourrait définir un précédent pour l’utilisation des actifs gelés en contexte de conflit et poser des bases pour une solidarité renforcée au sein de l’UE.