François Bayrou met en garde contre les conséquences néfastes du blocage prévu le 10 septembre, soutenu par des groupes sur les réseaux sociaux, affirmant que cette approche ne saurait constituer « la réponse » à la crise budgétaire actuelle. Un de ses ministres, quant à lui, critique le « cynisme » de la France insoumise (LFI) qui défend ces appels, rapporte TopTribune.
« Tout le monde a le droit de protester, mais je ne crois pas que, devant une telle crise, la réponse des Français puisse être de bloquer le pays », a déclaré Bayrou à la presse, selon des propos rapportés par la Tribune Dimanche. Le Premier ministre a également souligné : « Le pays est devant de grands risques, tiens, nous allons le bloquer ! Comment défendre ça ? » dans un entretien accordé au Parisien.
LFI en soutien au blocage
Bayrou, qui doit tenir une conférence de presse de rentrée lundi à 16h00, se trouve face à une menace de censure émanant de la gauche et du Rassemblement national concernant ses propositions budgétaires. Il doit également gérer les appels à bloquer le pays le 10 septembre, mouvement auquel la France insoumise (LFI) de Jean-Luc Mélenchon a emboîté le pas, suivie par d’autres partis de gauche.
Le ministre des Relations avec le Parlement, Patrick Mignola, s’est dit surpris par le soutien de la gauche à un mouvement qui, selon lui, vise à dénoncer la pression fiscale sur les actifs, qui se reconnaissent dans le slogan « C’est Nicolas qui paie » qui a pris de l’ampleur ces derniers mois.
Vers une grève générale ?
Mignola a précisé : « À sa source, le mouvement du 10 septembre est apparu comme le prolongement de la mobilisation des »Nicolas » », ajoutant qu’il est étonnant que Mélenchon, qui prône des mesures opposées, se soit autoproclamé leader de cette initiative. Il a qualifié cette situation d’« immense cynisme » et de « récupération » inacceptable. Mélenchon a, pour sa part, exprimé le souhait que les actions du 10 septembre débouchent sur une « grève générale » lors des universités d’été de son mouvement.
François Bayrou, qui suggère des économies budgétaires de près de 44 milliards d’euros en 2026, espère que le dialogue avec les formations politiques et le débat parlementaire lui permettront d’éviter la censure. « J’ai dit que j’étais prêt à entendre d’autres propositions […] Mais la seule chose pour moi qui n’est pas possible, c’est qu’on renonce à la prise de conscience et à la volonté de sortir du piège infernal dans lequel nous sommes, celui du surendettement », a-t-il confié à l’AFP.