Bataille pour les postes clés de l'Assemblée : enjeux pour le RN, la gauche et le bloc central

Bataille pour les postes clés de l’Assemblée : enjeux pour le RN, la gauche et le bloc central

01.10.2025 08:13
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Un renouvellement du bureau de la chambre basse du Parlement se tiendra mercredi et jeudi, avec le Rassemblement national (RN) espérant regagner des postes après une éviction l’année dernière, tandis que le centre et la droite cherchent à limiter l’influence de la gauche, rapporte TopTribune.

Cette semaine s’annonce décisive au Palais-Bourbon. En parallèle du remaniement gouvernemental et du débat sur le budget 2026, l’Assemblée nationale procédera à la nomination de son bureau, un organe essentiel bien que peu connu du grand public. Mercredi après-midi, les députés voteront pour six vice-présidences et trois questures, suivis de l’élection de douze secrétaires jeudi matin, puis des présidents des huit commissions permanentes.

Les négociations au sein des principaux blocs – Rassemblement national, un socle central réunissant centristes et Républicains, et la gauche – s’intensifient, tandis qu’une censure plane sur le gouvernement de Sébastien Lecornu. La composition du bureau de l’Assemblée revêt une importance stratégique, capable d’influer sur les futures échéances parlementaires.

Le retour du RN aux postes clés

Le Rassemblement national semble prêt à retrouver une place au sein du bureau après une absence prolongée. L’année dernière, les députés lepénistes n’avaient obtenu aucun poste, faute de soutien. Toutefois, le soutien des macronistes a changé, approuvant maintenant la proposition de la présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, qui prévoit d’attribuer deux vice-présidences à chacun des trois blocs et au moins un secrétaire pour chaque groupe. Cela correspond à un appel à reproduire la configuration politique au sein du bureau de l’Assemblée, comme stipulé dans le règlement.

Philippe Ballard, député de l’Oise, déclare que c’est un « retour à la normale et au respect des institutions », soulignant que le groupe de Marine Le Pen, avec 120 sièges, est désormais le plus grand au sein de l’Assemblée. Il se dit convaincu que les macronistes ont compris leur erreur de l’année passée en confiant des postes clés à des groupes de gauche, ce qui pourrait transformer les interactions entre le RN et le gouvernement.

Des figures comme Hélène Laporte et Sébastien Chenu, vice-présidents élus en juin 2022, pourraient retrouver leurs rôles grâce à l’alliance entre le RN, le groupe d’Éric Ciotti et le bloc central, même si une opposition persistante se lève de la gauche appelant à un « cordon sanitaire ». Les scrutins s’annoncent donc serrés. Cyrielle Chatelain, présidente du groupe écologiste, a exprimé son inquiétude concernant la normalisation du RN au sein des institutions parlementaires.

La gauche face à des pertes potentielles

La question des présidences de commissions est également cruciale. Actuellement, les groupes de l’ex-Nouveau Front populaire occupent trois présidences. Avec la Constitution stipulant que le poste de la commission des finances doit revenir à un membre de l’opposition, l’insoumis Éric Coquerel se trouve dans cette position. Le RN revendique, avec insistance, ce rôle, déclarant que « le premier groupe à l’Assemblée nationale, c’est le RN ».

De plus, le socle commun du centre et de la droite pourrait chercher à obtenir la présidence de la commission des affaires culturelles, occupée par Fatiha Keloua Hachi. Selon elle, elle dispose du soutien de la gauche, mais craint que le RN n’envisage de voter pour le bloc central en échange de ses positions. Cela pourrait jouer en faveur du RN lors des votes.

Le groupe Ensemble pour la République cible la commission des affaires économiques, actuellement présidée par la LFI Aurélie Trouvé. Gabriel Attal, président du groupe, a indiqué que reprendre ce poste revêt un « beau symbole et justice » pour son groupe.

Les menaces de censure de Liot

Un autre poste d’importance est celui de rapporteur général du budget, actuellement occupé par Charles de Courson du groupe Liot. Ce poste est dans le viseur du socle commun, qui cherche à le soutenir avec Eric Coquerel. Les tensions autour de ce rôle pourraient avoir des conséquences, Liot menaçant de censurer le gouvernement si Courson est évincé. Harold Huwart, député Liot, a prévenu que son groupe tirerait des conclusions sur sa position envers le bloc central si cela se produisait.

Actuellement, le socle commun prévoit de présenter un candidat, à moins que les négociations internes ne changent. Le candidat potentiel du camp présidentiel pourrait être Jean-René Cazeneuve, ancien rapporteur général.

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