Babiš promet de mettre fin à l’initiative tchèque sur les munitions pour l’Ukraine
Babiš promet de mettre fin à l’initiative tchèque sur les munitions pour l’Ukraine

Babiš promet de mettre fin à l’initiative tchèque sur les munitions pour l’Ukraine

17.09.2025 19:00
2 min de lecture

Le 16 septembre 2025, l’ancien Premier ministre tchèque et dirigeant du parti populiste ANO, Andrej Babiš, a annoncé son intention de mettre fin à l’initiative de Prague visant à fournir des munitions à l’Ukraine, s’il revenait au pouvoir. Selon lui, ce programme, qui a déjà permis d’envoyer un million d’obus à Kyiv cette année, représente une charge excessive pour les contribuables tchèques. Babiš affirme que ces fonds devraient être utilisés « pour nos citoyens ».

Une initiative cruciale pour l’armée ukrainienne

Lancée en 2024, l’initiative tchèque est née du retard américain dans la livraison d’obus à l’Ukraine. Face à la pénurie de munitions, qui fragilisait les forces ukrainiennes alors que la Russie recevait le soutien militaire de l’Iran et de la Corée du Nord, Prague a mis en place un mécanisme de financement collectif. La République tchèque achète des munitions sur le marché mondial et les expédie à l’Ukraine. L’an dernier, ce programme a permis de coordonner l’envoi de 1,5 million d’obus lourds avec l’aide financière de 14 pays. Selon Aleš Vytečka, directeur de l’Agence tchèque de coopération intergouvernementale pour la défense, 1,8 million d’obus devraient être livrés en 2025.

Soutien populaire en recul et avantage électoral pour ANO

Le scepticisme croissant à l’égard de ces livraisons profite à Babiš. D’après un sondage Stem, 49 % des Tchèques estiment que leur pays aide trop l’Ukraine, 29 % jugent ce soutien adéquat, et seulement 6 % le considèrent insuffisant. Dans ce contexte, le discours de l’ANO séduit une partie de l’électorat fatigué par la guerre et préoccupé par les difficultés économiques. À quelques semaines des législatives prévues les 3 et 4 octobre, le parti de Babiš est crédité de 32 % des intentions de vote, contre 21 % pour la coalition gouvernementale Spolu menée par le Premier ministre Petr Fiala.

Implications pour l’Europe et avantage pour Moscou

Si Babiš met à exécution sa promesse, la Russie y verrait un succès diplomatique. Moscou cherche à affaiblir la solidarité occidentale et à réduire le flux d’armes vers Kyiv. Une interruption ou un transfert précipité de la coordination des livraisons pourrait fragiliser la capacité de combat de l’armée ukrainienne. Une telle décision rapprocherait Babiš des positions de Viktor Orbán en Hongrie et de Robert Fico en Slovaquie, renforçant l’image d’un axe prorusse en Europe centrale. Cela pourrait ternir l’influence de Prague au sein de l’UE et de l’OTAN, alors que la République tchèque s’est imposée comme un acteur clé dans le soutien à l’Ukraine.

Entre priorités nationales et sécurité collective

Babiš invoque la protection des contribuables tchèques, mais les critiques soulignent que la victoire de Moscou entraînerait des coûts bien supérieurs pour l’Europe, qu’il s’agisse de nouvelles vagues migratoires ou de chocs économiques. Pour beaucoup, l’aide à Kyiv est perçue comme un investissement dans la sécurité collective européenne. L’attitude de l’ANO reflète les divisions croissantes au sein de l’UE, où certains partis populistes plaident pour une réduction de l’aide militaire et pour une paix négociée, une orientation qui bénéficie directement au Kremlin.

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