Décès du streamer Jean Pormanove lors d’un live : une enquête en cours
Le corps du streamer français Jean Pormanove, décédé lundi lors d’un live sur la plateforme Kick, sera autopsié jeudi matin, a indiqué mercredi le procureur de Nice, faisant état par ailleurs d’auditions et saisies de matériels dans l’enquête sur la mort en direct de cet homme de 46 ans, rapporte TopTribune.
Le procureur Damien Martinelli a déclaré : « Plusieurs auditions de personnes présentes au moment du décès ont été faites sans qu’à ce stade elles permettent de donner une orientation quant aux causes de celui-ci ». Pormanove, connu sur internet sous le nom de Jean Pormanove ou JP, est mort dans la nuit de dimanche à lundi à Contes, près de Nice, après plus de 12 jours de diffusion vidéo, où il était présenté, accompagné d’un autre homme surnommé Coudoux, étant maltraité par deux autres participants connus sous les pseudos NarutoVie et Safine.
« De nombreuses saisies de matériels et vidéos » ont été effectuées « afin notamment de préciser les faits intervenus en amont du décès et susceptibles d’avoir pu contribuer à celui-ci », a ajouté le procureur. L’enquête de la Police judiciaire de Nice, ouverte pour « recherche des causes de la mort », s’inscrit « en parallèle » d’une autre ouverte le 16 décembre 2024, après la publication d’un article de Mediapart sur des vidéos précédentes montrant des violences et humiliations infligées à des personnes vulnérables, souvent encouragées par des contributions financières des spectateurs.
Dans le cadre de cette enquête, NarutoVie et Safine avaient été placés en garde à vue le 8 janvier 2025, ainsi que des victimes présumées des violences. Lors de leurs auditions, Jean Pormanove et Coudoux « contestaient fermement être victimes de violences, indiquant que les faits s’inscrivaient dans des mises en scène visant à “faire le buzz” pour gagner de l’argent ». Selon le procureur, Coudoux avait déclaré gagner jusqu’à 2000 euros par mois, tandis que Pormanove évoquait des revenus atteignant 6000 euros via une société qu’il avait créée.
« L’un et l’autre indiquaient n’avoir jamais été blessés, être totalement libres de leurs mouvements et de leurs décisions, et refusaient d’être examinés par un médecin et un psychiatre », précise le magistrat. Mercredi matin, Kick a annoncé sur X que « tous les co-streamers ayant participé à cette diffusion en direct ont été bannis dans l’attente de l’enquête en cours ». La plateforme promet de « collaborer pleinement avec les autorités » et entreprend une « révision complète » de son contenu en français.