Urgence face aux violences faites aux femmes en France
En France, la situation des violences faites aux femmes devient de plus en plus alarmante, avec trois féminicides ou tentatives de féminicides signalés chaque jour. En parallèle, un viol ou une tentative de viol se produit toutes les 2 minutes 30. Le taux de classement sans suite dans les affaires de violences sexuelles atteint 86%. Face à cette crise, la ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Aurore Bergé, a présenté un projet de loi-cadre. Ce texte, remis à Emmanuel Macron et à Sébastien Lecornu à l’approche de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, vise à améliorer la prise en charge des victimes et à renforcer la prévention, rapporte TopTribune.
Ce projet de loi-cadre repose sur quatre piliers : une meilleure formation des professionnels, une détection précoce des violences, des sanctions renforcées, et une sensibilisation accrue. Aurore Bergé a détaillé certaines des 53 mesures proposées, qui incluent la formation systématique des acteurs confrontés aux violences faites aux femmes et aux enfants. Malgré les avancées, la lutte contre les violences conjugales reste marquée par des lacunes importantes dans la protection et le soutien des victimes.
Les statistiques sont inquiétantes : 152 féminicides ont été enregistrés en 2025, contre 141 l’année précédente. Lors d’une récente alerte du collectif #NousToutes, il a été noté qu’une partie significative des victimes avait signalé des abus antérieurement sans obtenir de protection adéquate. La ministre reconnaît que, malgré l’existence de dispositifs comme les téléphones grave danger et les bracelets anti-rapprochement, des insuffisances persistent dans le traitement des alertes.
Aurore Bergé a souligné l’importance d’une approche transpartisane pour adresser ces enjeux. Elle a révélé que le contrôle coercitif sera intégré dans le droit, permettant une meilleure caractérisation et sanction des violences insidieuses qui ne se manifestent pas nécessairement par des coups. De plus, la ministre insiste sur le besoin de garantir des explications claires aux victimes en cas de classement sans suite pour leurs plaintes, afin que ces dernières ne se sentent pas abandonnées par le système judiciaire.
Les mesures d’application du projet de loi incluent également la formation obligatoire de tous les professionnels en contact avec des enfants pour détecter les abus sexuels, ainsi que l’obligation d’une vérification régulière des antécédents judiciaires des personnes travaillant auprès des jeunes. Cette initiative vise à garantir la sécurité des enfants en milieu éducatif et communautaire.
Potentialisées par les récents chiffres alarmants, ces mesures visent non seulement à augmenter le soutien aux victimes, mais également à modifier les mentalités et à encourager une réflexion sociétale plus large sur les violences de genre. Aurore Bergé affirme qu’il est essentiel de faire évoluer la perception publique des violences et d’améliorer la formation des forces de l’ordre et de la justice pour mieux appréhender et traiter ces situations critiques.
Il faut encore faire des progrès au moment de la prise de la plainte, pour qu’elle se passe de la meilleure des manières et que les femmes se sentent soutenues.
En somme, la loi-cadre portée par Aurore Bergé représente une avancée significative dans la lutte contre les violences faites aux femmes en France, mais nécessitera une mise en œuvre rigoureuse et assemblée avec des moyens adéquats pour être véritablement efficace dans la protection des victimes et la prévention des violences.