Au Kazakhstan, la hausse du volume d'eau de la partie nord de la mer d'Aral représente un rare succès écologique
Au Kazakhstan, la hausse du volume d'eau de la partie nord de la mer d'Aral représente un rare succès écologique

Au Kazakhstan, la hausse du volume d’eau de la partie nord de la mer d’Aral représente un rare succès écologique

14.01.2025
2 min de lecture

Cette nouvelle, annoncée lundi, redonne un peu d’espoir dans cette région d’Asie centrale particulièrement menacée par le réchauffement climatique. Le désastre dans ce qui était encore il y a 60 ans le quatrième plus grand lac du monde reste néanmoins irréversible.

Le Kazakhstan annonce, lundi 14 janvier, une augmentation du volume d’eau dans la partie nord de la mer d’Aral. Une nouvelle encourageante pour une région marquée par l’un des plus grands désastres environnementaux sur Terre(Nouvelle fenêtre). Évoquer la mer d’Aral, c’est se remémorer ces bateaux couchés sur le flanc en plein désert, ainsi que ces anciens villages de pêcheurs désormais situés à plusieurs dizaines de kilomètres d’un rivage.

Ces images, devenues célèbres à travers le monde, rappellent un triste passé. La mer d’Aral était le quatrième plus grand lac du monde dans les années 1960, s’étendant sur une superficie équivalente à deux fois la Belgique. En l’espace de 50 ans, cette mer fermée a perdu 90% de son volume,
victime d’un développement agricole intensif sous l’ère soviétique. Les eaux des deux principaux fleuves qui l’alimentaient ont été détournées pour irriguer les vastes plantations de blé et de coton.

Ce désastre est malheureusement irréversible. L’assèchement progressif et le relief ont fractionné la mer d’Aral en deux zones. Une cuvette au sud, sursalée, presque dépourvue de vie aquatique.
Une autre, plus au nord, connue sous le nom de Petite mer d’Aral. C’est cette dernière qui redonne un peu d’espoir aujourd’hui. Depuis 2008, le Kazakhstan, avec le soutien de la Banque mondiale,
tente de stabiliser le niveau de l’eau grâce à un barrage. Ces efforts commencent à porter leurs fruits(Nouvelle fenêtre). Lundi, le ministère kazakh des ressources hydriques a annoncé que le volume d’eau de la Petite mer d’Aral a augmenté de 42% par rapport à son niveau initial(Nouvelle fenêtre). De plus, la salinité de l’eau a été divisée par quatre, permettant à une vingtaine d’espèces de poissons de recoloniser cette mer fermée.

Une cause en partie perdue

La partie sud de la mer d’Aral est condamnée. Les modifications humaines pour l’irrigation, combinées au réchauffement climatique, ont drastiquement réduit le débit des deux fleuves principaux, l’Amou-Daria et le Syr-Daria. Ces fleuves, qui alimentaient autrefois la mer d’Aral, ne transportent plus aujourd’hui qu’environ 10% de leur volume initial.

Les 80 millions d’habitants des pays voisins (Kazakhstan, Kirghizistan, Ouzbékistan, Tadjikistan) doivent désormais se partager cette ressource en eau limitée. Au sud, la mer d’Aral est devenue un désert salé et poussiéreux, condamné à rester ainsi. Ce phénomène engendre également des problèmes de pollution, avec 60 000 kilomètres carrés d’anciens fonds marins exposés à ciel ouvert. Aujourd’hui, ce désert est l’une des plus grandes sources de poussière sur Terre.

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