Attaques contre des prisons : quatre nouvelles voitures incendiées, dont trois devant le centre de Tarascon, Gérald Darmanin estime que "c'est l'État qui est visé"
Attaques contre des prisons : quatre nouvelles voitures incendiées, dont trois devant le centre de Tarascon, Gérald Darmanin estime que "c'est l'État qui est visé"

Attaques contre des prisons : quatre nouvelles voitures incendiées, dont trois devant le centre de Tarascon, Gérald Darmanin estime que « c’est l’État qui est visé »

16.04.2025
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Ces derniers jours, plusieurs attaques ont visé des centres pénitentiaires du pays. Le sigle « DDPF » (Défense des droits des prisonniers français) a été retrouvé sur plusieurs sites.

Les prisons à nouveau prises pour cible. Trois véhicules ont été incendiés, mercredi 16 avril très tôt dans la matinée, sur le parking de la prison de Tarascon, dans les Bouches-du-Rhône, et un autre devant le domicile d’un agent pénitentiaire d’Aix-Luynes, également dans les Bouches-du-Rhône, a appris franceinfo auprès d’une source policière. Un incendie volontaire a aussi été constaté dans un village de Seine-et-Marne dans la nuit de mardi à mercredi, après le lancement d’un cocktail Molotov dans le hall d’entrée de l’immeuble où vit une agente pénitentiaire, a appris franceinfo auprès d’une source proche du dossier.

Mardi, par ailleurs, des impacts de balle ont été retrouvés sur le portail d’entrée du centre pénitentiaire d’Aix-Luynes, également dans les Bouches-du-Rhône. Plusieurs attaques ont eu lieu ces derniers jours contre des centres pénitentiaires français. Le ministre de la Justice Gérald Darmanin a dénoncé une tentative de « déstabilisation », sur CNews mercredi. Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s’est saisi, mercredi, des incendies de voitures à Tarascon et du hall d’immeuble en Seine-et-Marne. L’enquête est ouverte pour « participation à une association de malfaiteurs terroriste » et « dégradation ou détérioration en bande organisée du bien d’autrui par un moyen dangereux pour les personnes en relation avec une entreprise terroriste ». « L’enquête est en cours », a déclaré mercredi la porte-parole du gouvernement. « On se dit qu’il y a quand même des probabilités importantes » pour que les attaques contre les centres pénitentiaires soient liées au « narcotrafic », a ajouté Sophie Primas lors du compte rendu du Conseil des ministres. 

« Une intimidation grave »

Mercredi à 5h20, trois véhicules ont été incendiés sur un parking de la prison de Tarascon, « isolé, réservé aux personnels, grillagé et à l’accès sécurisé par un digicode », a déclaré le procureur de Tarascon, Laurent Gumbau. Selon ce dernier, aucune inscription n’a a priori été retrouvée sur les lieux. Les agents pénitentiaires postés dans les miradors de la prison de Tarascon n’ont rien remarqué. Les caméras de vidéosurveillance ne permettent pas d’identifier les auteurs, a indiqué une source policière auprès de France Inter.

Dans la nuit de mardi à mercredi, un quatrième véhicule a été incendié, devant le domicile d’un agent pénitentiaire de la maison d’arrêt d’Aix-Luynes, dans les Bouches-du-Rhône, a appris franceinfo mercredi auprès de la gendarmerie. 

Le garde des Sceaux est revenu sur l’incident de Tarascon, mercredi, qu’il a qualifié « d’intimidation grave »« Il y a manifestement des gens qui essaient de déstabiliser l’État en intimidant », a dénoncé Gérald Darmanin sur CNews. Toutefois, « il n’y aurait pas eu de nouvelle nuit bleue comme on l’a vu hier, qui était évidemment absolument inacceptable », a ajouté le ministre, qui s’était rendu la veille à la prison de Toulon, pour afficher son soutien aux personnels.

Le domicile d’une agente ciblé en Seine-et-Marne

Un peu plus tôt dans la nuit de mardi à mercredi, à 2h20, dans un village de Seine-et-Marne, il y a eu un début d’incendie dans la cage d’escalier d’un immeuble où habite une agente pénitentiaire. La personne ciblée travaille au centre pénitentiaire de Meaux-Chauconin-Neufmontiers. D’après une source proche du dossier à franceinfo, un cocktail Molotov a été envoyé dans le sas d’entrée de l’immeuble. Une bouteille contenant du liquide inflammable avec une mèche et des allumettes ont aussi été retrouvées à proximité. Le sigle « DDPF », « Défense des droits des prisonniers français », a été tagué sur un mur du hall de l’immeuble.

Ce même sigle a aussi été tagué dans la nuit de lundi à mardi sur le parking de la prison de Valence, dans la Drôme et sur dix véhicules d’agents de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) de Marseille, dans les Bouches-du-Rhône. Ce sigle est aussi le nom d’un canal Telegram, où sont évoquées les attaques contre des prisons françaises survenues depuis dimanche soir. Un groupe qui souhaite « dénoncer les atteintes aux droits fondamentaux [des prisonniers] auxquels le ministre Gérald Darmanin compte porter atteinte » et qui appelle les « détenus de France à se mobiliser et à se réveiller ».

Autre fait nouveau, il n’y a pas qu’à Toulon, dans le Var, que des impacts de balle ont été retrouvés sur une porte d’un centre pénitentiaire. D’autres impacts de balle ont aussi été découverts au niveau du portail d’entrée de la maison d’arrêt d’Aix-Luynes, à Aix-en-Provence, dans les Bouches-du-Rhône, a appris franceinfo auprès d’une source proche du dossier mercredi. En plus des impacts de balles, deux véhicules ont été incendiés mardi vers 2h35 à Aix-Luynes. Ils appartenaient en fait à des détenus en semi-liberté et pas à des agents pénitentiaires, a appris franceinfo auprès d’une source proche du dossier.

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