Attaque de l'Iran contre Israël : les Ukrainiens jugent les soutiens occidentaux asymétriques
Attaque de l'Iran contre Israël : les Ukrainiens jugent les soutiens occidentaux asymétriques

Attaque de l’Iran contre Israël : les Ukrainiens jugent les soutiens occidentaux asymétriques

15.04.2024
2 min de lecture

Les drones lancés par l’Iran sont les mêmes que ceux que lance Moscou. Israël a reçu de l’aide de plusieurs pays, alors qu’aucun accord de défense ne les y obligeait. Les Ukrainiens aimeraient voir un tel modèle de solidarité pour leur pays.

Comment les Ukrainiens voient l’attaque dans la nuit du 13 au 14 avril contre Israël. Les drones, lancés par l’Iran, sont les fameux Shahed-136, repérables à leur silhouette en triangle et à leur vrombissement façon moteur de mobylette. Ce bruit, qui résonne désormais dans le ciel ukrainien et dans le ciel du Moyen-Orient, est un « signal d’alarme », selon Volodymyr Zelensky.

Ces drones bon marché sont l’instrument de deux régimes qui cherchent à répandre la « terreur », explique le président ukrainien. Ils sont apparus à l’automne 2022, quand Téhéran et Moscou ont annoncé renforcer leur coopération militaire. Volodymyr Zelensky poursuit le parallèle. Selon lui, les actions de l’Iran, comme celles de la Russie, menacent toute une région. Et les actions de l’Iran, comme celles de la Russie, peuvent nous entraîner dans un conflit encore plus vaste. Les Occidentaux doivent donc leur apporter une réponse « résolue et unie ».

« On est toujours comme des mendiants »

Pour le moment, les Ukrainiens jugent ce soutien asymétrique. En tout, 99% des missiles et des drones lancés dans la nuit de samedi à dimanche ont été abattus grâce au dôme de fer, pilier stratégique de l’alliance entre Israël et les États-Unis. Mais Israël a aussi reçu de l’aide de la France, du Royaume-Uni et de la Jordanie qui ont mobilisé des technologies d’interception ultra-coûteuse, alors qu’aucun accord de défense ne les y obligeait. « Voilà le modèle de solidarité et de défense qu’on aimerait voir chez nous », disent les Ukrainiens.

Katya est ukrainienne, d’origine juive. Sa mère et sa sœur sont en ce moment en Israël. Son neveu, officier dans l’armée, est mort lors d’une opération à Gaza. Samedi, elle n’a pas fermé l’œil de la nuit. « Soit tu ne dors pas à cause des Shahed qui arrivent vers ta maison en Ukraine, soit tu ne dors pas à cause des infos qui concernent Israël », raconte-t-elle. « Mais c’est impressionnant comment Israël réussit à protéger son peuple. Par exemple, ma mère, elle n’a rien entendu la nuit. Donc, j’aimerais bien que l’Ukraine puisse avoir un tel potentiel. Mais on est toujours un peu comme des mendiants, on demande avec une main : est-ce qu’on peut avoir un peu d’armes ? C’est injuste », dit Katia. Injuste que les alliés de Kiev ne fassent pas davantage.

L’Ukraine estime, par exemple, avoir besoin de 26 systèmes Patriot pour protéger l’ensemble du pays. L’Allemagne lui en a cédé un samedi, mais elle en a cinq maximum.

Source: franceinfo

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