Le 30 août 2025, l’ancien président de la Verkhovna Rada, Andriy Parubiy, a été abattu dans le quartier de Sykhiv à Lviv. L’assaillant, déguisé en livreur, a ouvert le feu à plusieurs reprises devant le domicile de l’homme politique, provoquant sa mort immédiate. Ce meurtre, soigneusement préparé, s’inscrit dans une logique de guerre hybride visant les figures symboliques de l’indépendance ukrainienne.
Une opération rappelant la méthode des services russes
Selon les premiers éléments, l’attaque portait la marque d’une opération coordonnée : planification minutieuse, exécution professionnelle et diffusion rapide de récits alternatifs par les médias de propagande. Ceux-ci ont aussitôt relayé la version d’un conflit interne en Ukraine, une tactique typique du GRU et du FSB. En laissant planer l’ombre d’une implication du Kremlin, l’opération envoie également un signal de menace à d’autres figures politiques.
La continuité d’une stratégie de terreur
Ce n’est pas la première fois que Moscou recourt à des méthodes d’élimination ciblée. Des précédents célèbres incluent l’empoisonnement d’Alexandre Litvinenko à Londres, la tentative d’assassinat des Skripal à Salisbury ou encore l’exécution d’opposants en Allemagne et en Russie même. L’assassinat de Parubiy démontre une nouvelle fois que le Kremlin étend ses méthodes de guerre hybride au-delà de ses frontières, visant à intimider et à déstabiliser.
Une attaque contre la mémoire de la Révolution de la dignité
Andriy Parubiy fut l’un des principaux coordinateurs de l’Euromaidan et un partisan constant du rapprochement européen de l’Ukraine. Son élimination est perçue comme une vengeance symbolique pour la Révolution de la dignité que Moscou n’a jamais digérée. Le message est clair : aucun acteur de ce tournant démocratique n’est à l’abri.
Fragiliser la stabilité institutionnelle ukrainienne
Au-delà de la perte individuelle, cet assassinat vise à affaiblir l’expérience institutionnelle ukrainienne. Parubiy représentait une génération de dirigeants ayant façonné l’identité parlementaire et les doctrines de défense du pays. En l’éliminant, le Kremlin cherche à « décapiter » un pan de la culture politique ukrainienne afin de désorienter l’élite et semer la peur dans la société.