Arnaques en ligne et cybersécurité : les craintes croissantes des Français

Arnaques en ligne et cybersécurité : les craintes croissantes des Français

07.10.2025 11:43
3 min de lecture

La cybersécurité, une préoccupation devenue quotidienne

Les données publiées par Mastercard le 7 octobre 2025 illustrent un changement significatif dans la perception du risque numérique. En effet, 61 % des Français estiment qu’il est plus compliqué de protéger leurs données personnelles que leur domicile, tandis que 52 % affirment avoir abordé des questions de cybersécurité lors d’un repas au cours du dernier mois. Aujourd’hui, la sécurité numérique s’étend au-delà du milieu professionnel, devenant une préoccupation quotidienne pour le grand public, rapporte TopTribune.

Ce phénomène témoigne d’une acculturation rapide à la sécurité numérique. Ainsi, 51 % des Français réfléchissent désormais à la cybersécurité chaque semaine, ce qui indique un enracinement durable de ces préoccupations dans les comportements quotidiens. L’économie numérique est en jeu : les transactions en ligne, les paiements électroniques et les services numériques reposent sur une confiance systémique que les arnaques répétées menacent gravement d’éroder.

La généralisation des arnaques et l’effet générationnel

80 % des consommateurs français ont été confrontés à au moins une tentative de fraude au cours de l’année passée, et 24 % d’entre eux y ont répondu, généralement sans en être conscients. Les jeunes générations se montrent particulièrement vulnérables : 47 % des membres de la Génération Z et 38 % des Millennials ont interagi avec du contenu frauduleux.

Les types d’escroqueries les plus courantes incluent le commerce en ligne (30 %), les cryptomonnaies et investissements (24 %) et l’usurpation d’identité (23 %). Dans 76 % des cas, ces attaques entraînent une perte financière, souvent supérieure à 100 euros.

Cette banalisation du risque engendre un paradoxe : 44 % des Français estiment qu’il est désormais inévitable de devenir victime d’une fraude, tandis que 48 % avouent qu’ils éprouvent de la honte à en parler. Ce silence limite la diffusion d’informations cruciales pour la prévention et renforce les inégalités entre les fraudeurs et les victimes.

L’intelligence artificielle, catalyseur d’un risque nouveau

Le rapport met en lumière l’importance croissante de l’intelligence artificielle, devenue un outil majeur de désinformation et d’escroqueries. À peine 7 % des Français se déclarent capables d’identifier avec certitude une arnaque générée par l’IA. La méfiance est palpable : 74 % éprouvent des craintes face aux attaques automatisées, 73 % craignent le détournement des systèmes d’IA, et 72 % redoutent le phishing ultra-réaliste.

Cette angoisse va au-delà du cadre individuel : 70 % des sondés estiment que les deepfakes pourraient menacer la sécurité nationale dans un avenir proche. Les technologies d’IA générative, conçues pour faciliter la communication et la création de contenus, se révèlent également être des outils de fraude à grande échelle. 67 % des répondants affirment que l’IA complique les enjeux de cybersécurité dans leur ensemble.

Confiance et économie : les banques en première ligne

La confiance des consommateurs se tourne vers les acteurs capables d’offrir une protection technique et institutionnelle. 57 % des Français déclarent accorder plus de confiance aux banques qu’aux institutions publiques (44 %) en matière de protection contre la fraude, et 63 % estiment que leur institution financière les protège mieux qu’eux-mêmes. Cette différence de confiance souligne le rôle croissant du secteur bancaire en tant que pivot de la sécurité transactionnelle.

La dégradation de la confiance numérique a aussi des effets économiques tangibles : 52 % des consommateurs français affirment qu’ils cesseraient de fréquenter un commerçant après avoir été victimes d’une fraude, et 58 % privilégieraient les grandes enseignes jugées plus sûres. Cela signifie que la cybersécurité est devenue un critère de compétitivité essentiel ainsi qu’un investissement dans la réputation des entreprises.

Vers une économie de la confiance numérique

Barbara Sessa, Directrice générale de Mastercard France, résume la situation en disant : « La sécurité numérique influence de plus en plus la manière dont les consommateurs interagissent, achètent et vivent en ligne. » L’entreprise continue d’investir dans le domaine de la cybersécurité, notamment par le biais de l’acquisition de Recorded Future, spécialisée dans le renseignement sur les menaces.

Face à un environnement technologique qui accroît les risques, la formation apparaît comme un lien vital à établir. 58 % des Français souhaitent participer à des programmes de sensibilisation, ce qui démontre que la maîtrise des usages numériques est désormais une composante essentielle de la littératie économique. L’ère de la cybersécurité de masse a débuté, redéfinissant ainsi le rapport entre technologie, confiance et développement économique.

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