L’argent liquide continue de jouer un rôle crucial, malgré la lente disparition des distributeurs automatiques. Un nouveau service bancaire, le cash in shop, s’apprête à bouleverser l’accès aux espèces. À partir de 2026, il sera possible de retirer de l’argent chez de nombreux commerçants, en utilisant simplement une carte bancaire, et ce, sur l’ensemble du territoire français, rapporte TopTribune.
Ce qui va changer pour les retraits en 2026
Cette innovation transforme en profondeur le processus de retrait d’argent. Jusqu’à présent, le cash in shop opérait de manière fragmentée. Seules quelques institutions bancaires permettaient à leurs clients d’accéder aux espèces chez des partenaires commerciaux. Cependant, à partir de 2026, cette restriction disparaîtra, permettant aux clients de retirer de l’argent chez des commerçants, indépendamment de l’affiliation bancaire, selon le GIE Cartes Bancaires.
Le calendrier de déploiement est désormais fixé. Comme l’indique RMC Conso, la mise en œuvre générale de ce service est attendue pour le premier semestre de 2026, avec une finalisation prévue pour l’été. Loÿs Moulin, responsable des projets et du marketing au GIE Cartes Bancaires, a précisé que ce système vise à « élargir l’accès aux retraits à tous les utilisateurs, sans se limiter aux clients d’une banque spécifique ».
Cette initiative répond à un contexte particulier. En France, la disponibilité des distributeurs automatiques de billets diminue régulièrement. Fin 2023, environ 44 000 DAB restaient opérationnels, un chiffre bien inférieur à celui d’il y a dix ans, selon des médias nationaux. Simultanément, près de 27 400 points d’accès autorisés permettaient déjà des retraits chez des commerçants. Cette disproportion pousse les établissements financiers à privilégier le cash in shop.
Le retrait d’argent chez un commerçant : fonctionnement
Le cash in shop fonctionne selon un processus simple et direct. Le client demande un retrait d’argent au commerçant, insère sa carte bancaire dans le terminal de paiement, sélectionne le montant voulu et entre son code PIN. Le commerçant remet ensuite les espèces. Contrairement au cashback, il n’est pas nécessaire d’effectuer un achat, ce qui fait toute la différence.
Cependant, ce service nécessite que le commerçant accepte et soit sous contrat avec une banque spécifique. Par ailleurs, il y a des restrictions sur les montants retirés. Un retrait typique dans un magasin est généralement compris entre 20 et 100 euros, en fonction de la liquidité disponible. Ainsi, ce modèle vient compléter l’offre des distributeurs sans pour autant les remplacer totalement. De plus, cela profite aux commerçants en augmentant le trafic dans leurs boutiques et en réduisant les coûts liés à la gestion des dépôts d’argent liquide.
Les bénéficiaires du service en 2026
En 2026, une large catégorie de personnes pourra profiter de cette méthode de retrait. Tous les détenteurs de cartes bancaires CB seront concernés, mais les résidents des zones rurales seront les plus avantagés. Dans des zones où les agences ferment leurs portes et où les DAB deviennent rares, le cash in shop apparaîtra comme une solution viable. Selon la Banque de France, presque 99,9 % de la population réside à moins de 15 minutes d’un point d’accès à l’argent, incluant les commerces. Ce chiffre devrait encore augmenter grâce à la généralisation de ce service.
Du côté des banques, l’initiative présente un intérêt stratégique. Avec l’essor du cash in shop, elles préservent l’accès aux espèces tout en diminuant les frais de maintenance des distributeurs. Cette logique est à la base du soutien des acteurs du GIE Cartes Bancaires et de la Banque de France, qui perçoivent dans ce dispositif une solution durable face à l’évolution du paysage bancaire français.