À l’Assemblée nationale,
Ce mardi après-midi, l’Assemblée nationale a observé un moment de silence en l’honneur d’Olivier Marleix, marquant une pause dans le tumulte habituel avant les dernières Questions au gouvernement de l’année. « La politique, c’était dans le sang d’Olivier Marleix », a souligné la présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, depuis la tribune. Le décès tragique du député des Républicains, survenu à son domicile d’Anet, a provoqué une onde de choc, surtout au sein du milieu politique de droite, où la surprise a été immense. La gravité de cette perte soulève des interrogations sur les défis psychologiques auxquels font face les acteurs politiques, rapporte TopTribune.
« La tristesse est infinie »
« La semaine dernière encore, il était là, à son poste. Aujourd’hui, son siège demeure vide ». Laurent Wauquiez, ancien président du groupe des députés LR, exprime son incompréhension face à cette tragédie. « Son départ et la brutalité des circonstances provoquent tant de questions… » a-t-il ajouté avec une grande émotion. Philippe Gosselin, député LR, témoigne de sa consternation : « Cette nouvelle est dévastatrice. Rien ne laissait présager un tel acte. Peut-être n’avons-nous pas été suffisamment attentifs ? Nous sommes accablés par cette immense tristesse. Comment peut-on en arriver à cette extrémité ? La politique a parfois un coût terrible. »
De nombreux élus évoquent la dureté et la tension de la vie politique. Julien Dive, député LR de l’Aisne, constate : « C’est un environnement difficile, empreint de violence. Les conflits sont fréquents, et cela laisse des séquelles ». Durant son mandat à la tête du groupe LR entre 2022 et 2024, Olivier Marleix a dû naviguer à travers des moments de tension, notamment en raison des controverses liées à la réforme des retraites en 2023. « Bien qu’il ait traversé des périodes difficiles, il n’a jamais voulu manipuler ou faire du chantage. C’était un homme de principe, respectueux des divergences de points de vue », poursuit Julien Dive.
« Un travailleur taciturne »
Après avoir quitté la présidence du groupe l’été dernier, Olivier Marleix était redevenu député, continuant à jouer un rôle actif au sein du Parlement. Il devait présenter un projet de loi concernant la détention des personnes condamnées pour crimes graves ce mardi. Sa disparition brutale pousse ses collègues à se souvenir de son engagement. « C’était un vrai travailleur, avec un humour subtil, très professionnel et gaulliste dans sa conception de la France », résume Eric Pauget, député des Alpes-Maritimes.
Julien Aubert, ancien député, souligne : « C’était un homme de principes, plutôt introverti, presque un solitaire. On se pose des questions : avons-nous raté des signes de sa souffrance ? » Il se remémore le combat de Marleix autour de la vente de la branche énergie d’Alstom à General Electric en 2014, qu’il considérait comme un scandale d’État, et pour lequel il n’a pas hésité à prendre des mesures légales en 2019.
Peut-être cette affaire n’a-t-elle pas reçu la couverture médiatique qu’il espérait. « Ce n’était pas quelqu’un qui cherchait à attirer l’attention. Il était respecté pour son sérieux et sa discrétion », conclut Julien Dive. « Olivier avait une vision différente de la politique, critique à l’égard de sa tendance à privilégier le court terme et le spectacle », remarque Julien Aubert. Ce mardi, l’Assemblée lui a rendu un hommage unanime, avant de retourner aux affaires courantes.