La France insoumise s’insurge contre un sondage Ifop-Fiducial
Un récent sondage Ifop-Fiducial pour L’Opinion et Sud Radio a provoqué l’ire de La France insoumise (LFI). Selon les résultats, Marine Le Pen et Jordan Bardella obtiennent environ 33 % des voix, tandis que Jean-Luc Mélenchon n’atteint que 13 %. Cette situation a soulevé des critiques concernant la méthode et le timing de la publication de ces résultats, rapporte TopTribune.
Le rapporteur de la commission d’enquête parlementaire sur l’organisation des élections en France, Antoine Léaument, exprime son agacement face à ces sondages, qui se multiplient à l’approche des élections municipales de 2026. Il souligne que la question de l’élection présidentielle, alors que les candidats ne sont pas encore clairement établis, pose un problème méthodologique fondamental.
Dans une interview, Léaument a précisé que ces sondages favorisent des « candidats sondagiers » comme Raphaël Glucksmann, qui ne représentent pas nécessairement la réalité politique. Il a également noté l’absence des Verts dans de telles enquêtes, malgré leurs intentions de présenter une candidature unique pour la présidentielle.
« Des problèmes méthodologiques »
Critiquant la crédibilité des instituts de sondage, Léaument a proposé d’interdire la publication de sondages avant que la liste des candidats ne soit connue, afin de se baser sur des opinions réelles plutôt que fictives. « Il serait intéressant d’avoir des sondages basés sur les vrais candidats et pas sur des candidats fictifs », a-t-il déclaré.
« Des instruments pour lancer des candidatures »
Léaument a également évoqué le cas de Jean-Michel Aulas, dont la candidature municipale à Lyon a été soutenue par des sondages publiés avant son annonce officielle. Il soulève ainsi des inquiétudes quant à l’utilisation des sondages comme instruments de communication pour favoriser certaines candidatures.
Concernant la représentation de l’électorat de Jean-Luc Mélenchon dans ces enquêtes, Léaument a souligné que les instituts éprouvent des difficultés à toucher ce public, souvent plus jeune et populaire, ce qui entraîne une sous-représentation dans les sondages. Il a ajouté que ce phénomène pouvait influer sur les résultats en faveur de candidats plus sociaux-démocrates.
Les instituts de sondage, selon Léaument, manquent de transparence dans leurs méthodes de redressement des résultats. « C’est une formule opaque », a-t-il indiqué, expliquant que les données brutes ne sont pas accessibles, ce qui complique l’analyse critique des résultats par des experts.
« Une formule opaque »
Enfin, alors que la commission des sondages est chargée de réguler les pratiques dans ce domaine, Léaument déplore son incapacité à contrôler efficacement, n’ayant même pas accès aux données nécessaires pour le faire. Il travaille actuellement avec son équipe sur une proposition de loi destinée à encadrer plus strictement l’activité des instituts de sondage, espérant que cela puisse être mis en place avant les prochaines élections présidentielles, même si cela semble peu probable dans le contexte actuel de l’Assemblée nationale.