Controverse sur les frais de représentation des élus parisiens
Les élections municipales de 2026 suscitent d’ores et déjà des remous à Paris. Face à une polémique concernant ses notes de frais, la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, a réagi le jeudi 2 octobre en publiant un bilan détaillé des indemnités versées à ses élus, ainsi que des frais de représentation des maires d’arrondissement, également critiqués. L’édile avait annoncé le 19 septembre son intention de porter plainte pour « dénonciations calomnieuses » suite à la révélation par Mediapart de ses frais de déplacement et de représentation, qui s’élèvent à au moins 75 000 euros sur quatre ans, incluant des dépenses vestimentaires, respectant ainsi le plafond légal, rapporte TopTribune.
Le maire du 18e arrondissement, Eric Lejoindre, proche d’Hidalgo, a également été mis en cause, tandis que le journal Libération a analysé les notes de frais des 17 maires d’arrondissement, de droite comme de gauche, révélant des pratiques parfois discutables. Eric Lejoindre a dénoncé dans Le Parisien une « tentative de diversion de la droite parisienne ». Par ailleurs, la candidate LR, Rachida Dati, est attendue devant la justice pour corruption six mois après les municipales.
Ces révélations suggèrent que certains maires pourraient avoir l’habitude d’imputer des dépenses personnelles aux notes de frais, mettant en évidence un cadre juridique flou. Eric Verlhac, directeur général de l’Association des maires de France (AMF), souligne : « La loi n’est pas si précise que ça. On peut même dire qu’elle n’est pas très précise du tout et les gouvernements se sont toujours refusés à établir une liste des frais admissibles en raison de la diversité des situations. »
En l’absence d’un référentiel clair, la question des frais de représentation des maires s’exprime dans de nombreuses communes, souvent soulevée par l’opposition lorsque des achats jugés suspects restent obscurs. Les frais de représentation, qui ont été strictement encadrés depuis l’élection de l’ancien maire PS Bertrand Delanoé en 2001, sont limités à 19 720 euros par an pour la maire de Paris et à 11 092 euros pour les maires d’arrondissement. Patrick Bloche, premier adjoint d’Hidalgo, a indiqué que ces frais avaient diminué de près de 10 000 euros depuis 2001, inscrivant leur réduction comme un « garde-fou contre la corruption ».
Par ailleurs, il est à noter que Rachida Dati ne revendique pas les frais de représentation auxquels elle a droit dans le cadre de son mandat de maire du 7e arrondissement, selon son groupe. Contacté par l’AFP, le Parquet national financier a déclaré qu’aucune enquête n’était en cours concernant les notes de frais d’Anne Hidalgo, bien qu’une enquête distincte soit ouverte sur son voyage controversé à Tahiti en octobre 2023.
Au vu de « l’émoi suscité », l’élu communiste Ian Brossat, également candidat dans la capitale, juge quant à lui nécessaire de « supprimer totalement » les frais de mandat.