Andropause : Pierre-Luc* partage son expérience personnelle
« Il n’y a pas un gars qui va vous dire : je perds mes érections. Pas un. » Pierre-Luc*, qui traverse une andropause, n’hésite pas à en parler ouvertement. Avec une approche sans filtre, il aborde ce sujet délicat, rapporte TopTribune.
Au départ, Pierre-Luc n’était pas sûr de vouloir se confier. « Je continue de penser que je suis d’aucun intérêt pertinent au plan affectif et sexuel », a-t-il écrit plus tôt cette année. Pourtant, ce quinquagénaire exprime régulièrement son avis sur d’autres témoignages. Pour lui, le thème de la sexualité est central. « Si ça peut servir à quelqu’un… » a-t-il finalement décidé.
« Ça m’a forcé à une introspection », déclare-t-il lors de notre rencontre dans un parc ensoleillé il y a quelques semaines. Malgré une absence de relations sexuelles avec sa compagne depuis cinq ans, il parvient à exprimer ses réflexions.
« Mais je la regarde avec les mêmes yeux ! », tient-il à souligner. Pierre-Luc a longtemps été « monsieur performance » dans tous les aspects de sa vie. Du sport à la carrière, il a toujours cru en la performance jusqu’à ce que sa vie prenne un tournant. Professionnellement, il a évolué dans un milieu où la masculinité stéréotypée prédomine. « Je ne me suis jamais senti en compétition avec les autres gars », confie-t-il.
Mais j’ai côtoyé des montagnes de testostérone, alors veux, veux pas, certaines choses s’insèrent dans ta personnalité.
Pierre-Luc, fin cinquantaine
Pierre-Luc a toujours privilégié sa carrière, reléguant la vie personnelle au second plan. Ses priorités, notamment à la suite d’une première relation insatisfaisante à 19 ans, l’ont conduit à se concentrer sur son travail et à rechercher des expériences enrichissantes. « Je voulais vivre des expériences de vie », déclare-t-il.
Dans sa vingtaine, il traverse une phase difficile sur le plan relationnel. Ce n’est qu’à la trentaine qu’il rencontre une femme qui l’aide à s’épanouir sexuellement. « C’est quelqu’un qui m’a appris à relaxer et prendre mon plaisir », précise-t-il.
Si le sexe avait mené ma vie, probablement que je ne l’aurais jamais laissée.
Pierre-Luc, fin cinquantaine
Malheureusement, la relation se termine lorsque Pierre-Luc part à l’étranger. Il rencontre une autre femme, mais la relation échoue également à cause de leur carrière respective. À la quarantaine, il se retrouve célibataire et entame une remise en question de sa vie. C’est à ce moment-là qu’il rencontre sa conjointe actuelle. « Oui, opine-t-il en souriant tendrement. Je l’ai trouvée belle ! »
Pierre-Luc se remémore leur relation naissante, marquée par un grand besoin de tendresse. « J’ai lâché ma job peu après l’avoir rencontrée. » Cela fait maintenant 15 ans, et la dynamique intime a changé. Le sexe ne tourne plus autour de la performance mais plutôt autour de l’intimité. « Les érections sont là le matin, dit-il, zéro problème, mais le désir ? Niet. »
Que s’est-il passé ? Pierre-Luc a récemment réalisé que ses taux de testostérone avaient chuté, mais il affirme que ce n’est pas catastrophique. « Dans mon cas, c’est comme si c’était devenu bien moins essentiel dans ma vie d’avoir cette performance. »
Mais qu’est-ce qui se passe ? Ce n’est pas que je ne la trouve pas désirable !
Pierre-Luc, fin cinquantaine
Il exprime également que le manque de discussion autour de ces sujets est regrettable. « Je ne suis pas anormal, je vis juste quelque chose d’hormonal », déclare-t-il. Il espère que les hommes se sentiront plus à l’aise de parler de leur libido et de leurs attentes. « Ce n’est pas la fin du monde. Et ce n’est pas la catastrophe ! »
* Prénom fictif, pour protéger son anonymat