Dans ses derniers rapports de conjoncture, l’Insee fait état d’un net recul de l’alternance. Après une période d’augmentation soutenue, les emplois associés à ce dispositif subissent les conséquences d’une conjoncture économique défavorable, ainsi que de choix budgétaires restrictifs, rapporte TopTribune.
Un désengagement des pouvoirs publics envers l’apprentissage
Selon l’Insee, on constate une réduction continue des soutiens publics à l’apprentissage, qui étaient jusqu’alors l’un des principaux catalyseurs de la hausse des contrats ces dernières années. Le durcissement des politiques en matière d’emploi engendre une diminution des aides et exonérations fiscales, ce qui alourdit les charges pour les entreprises et diminue leur volonté de recruter des alternants.
La réforme mise en place en juillet 2025 intensifie cette dynamique. Les entreprises doivent dorénavant s’acquitter d’une contribution forfaitaire de 750 euros pour chaque apprenti poursuivant un diplôme de niveau licence ou supérieur. De plus, l’Insee note que la chute de l’emploi salarié dans son ensemble, avec plus de 120 000 postes perdus en deux trimestres, impacte fortement l’alternance, qui concentre près des deux tiers de ces suppressions.
Des répercussions pour l’emploi et les jeunes chercheurs d’emploi
L’impact se traduit directement par une diminution du volume d’emplois. L’Insee prévoit que les pertes d’emplois salariés vont se poursuivre durant le second semestre 2025, et que l’alternance sera la catégorie la plus lourdement touchée. Environ 90 000 emplois supplémentaires pourraient disparaître d’ici la fin de l’année, et une large part de ces pertes impliquera des alternants, contribuant ainsi à une hausse attendue du taux de chômage à 7,6 % de la population active.
Pour les étudiants, cette contraction du marché rend l’accès à des contrats d’alternance de plus en plus incertain. La diminution des opportunités limite les chances d’acquérir une expérience professionnelle concomitante à leurs études, ce qui complique leur entrée sur le marché du travail. Par ailleurs, du côté des entreprises, la difficulté à recruter des alternants pourrait compromettre le renouvellement des compétences, exacerbant ainsi le déséquilibre générationnel, alors que l’emploi des seniors continue à progresser.
