
Le 22 août 2025, l’office fédéral des statistiques, Destatis, a révélé une contraction de 0,3 % du produit intérieur brut (PIB) allemand au cours du deuxième trimestre. Ce chiffre décevant s’inscrit dans une dynamique négative persistante ayant débuté au début de 2024. Des facteurs tels que les droits de douane américains, une consommation intérieure stagnante et une industrie en déclin témoignent des turbulences économiques que traverse l’Allemagne, qui peine à retrouver une stabilité, rapporte TopTribune.
Croissance allemande : l’illusion d’un renouveau au T1 2025
Lors de l’année 2024, l’Allemagne a franchi un seuil critique. Après une contraction de 0,7 % en 2023, des espoirs de redressement ont émergé. Pourtant, la fin de l’année a apporté son lot de mauvaises nouvelles, avec une chute de 0,5 % selon Destatis. Le quatrième trimestre a particulièrement illustré cette faiblesse, avec un PIB en recul de –0,2 % par rapport au trimestre précédent. La combinaison d’une industrie en déclin, d’une crise dans le secteur de la construction et d’une consommation privée atone indique que l’économie allemande, la plus puissante d’Europe, perd de sa vigueur.
Le premier trimestre 2025 avait pourtant laissé entrevoir un tableau plus encouragent. Selon les chiffres de Destatis, la croissance a été révisée à la hausse à +0,4 %, en comparaison avec une estimation initiale de +0,2 %. Ce rebond a suggéré que l’Allemagne était peut-être en train de sortir de ses difficultés économiques.
Cependant, ce regain d’activité reposait sur des bases temporaires. De nombreuses entreprises, notamment dans le secteur automobile, ont intensifié leurs exportations vers les États-Unis avant l’application de nouveaux droits de douane américains de 10 % en avril. Comme le note l’agence AP, cette hausse des exportations a agi de manière artificielle sur le dynamisme économique, ne représentant pas une amélioration structurelle significative.
Printemps 2025 : retour à une réalité rude pour l’économie allemande
Au deuxième trimestre, la situation s’est à nouveau dégradée. Le PIB a reculé de –0,3 %, un chiffre trois fois plus pessimiste que les prévisions initiales. Les exportations ont connu une chute de 0,6 %, avec une baisse notable de 2,1 % en juin dans les ventes vers les États-Unis, atteignant leur plus bas depuis trois ans, selon le Wall Street Journal.
Parallèlement, la production industrielle a diminué de 0,3 %. Les investissements en équipements se sont effondrés de 1,9 %, et le secteur de la construction a chuté de 2,1 %. Même la consommation des ménages n’a progressé que légèrement, entre 0,1 et 0,3 %, un rythme insuffisant pour catalyser la croissance. Seuls les services ont enregistré une augmentation de 1,4 %, mais ce dynamisme ne suffit pas à compenser les autres secteurs.
Une crise persistante dans la première économie européenne
Au cours des dix derniers trimestres, l’économie allemande a connu six contractions. Après le –0,7 % en 2023 et le –0,5 % en 2024, suivi d’un léger rebond au premier trimestre 2025, la tendance est désormais évidente : l’Allemagne est enlisée dans un cycle de stagnation et de récession.
Dans ce contexte alarmant, le gouvernement de Berlin envisage un plan d’envergure pour moderniser les infrastructures et accompagner la transition énergétique. Cependant, les effets de ces initiatives ne se feront ressentir qu’à partir de 2026. D’ici là, l’Allemagne, autrefois considérée comme le moteur de l’Europe, semble désormais fonctionner au ralenti, freinée à la fois par des tensions commerciales et des fragilités internes.