Alain Duhamel, figure emblématique du journalisme politique en France, va prendre sa retraite, au moins partielle, le 3 juillet 2025, à l’âge de 85 ans. Avec une carrière s’étendant sur plus de soixante ans, il a suivi de près les mandats des présidents de la Ve République, de De Gaulle à Macron, rapporte TopTribune.
Les hommages en format podcast
« J’ai des souvenirs d’enfance avec Alain Duhamel, j’étais jeune téléspectateur », raconte François Hollande, l’ancien président français, dans une série de podcasts de BFMTV intitulée Alain face à Duhamel. Ce dernier, qui s’est souvent placé du côté de l’intervieweur, a cette fois accepté d’être interviewé. Il a révélé que c’est sa femme, la cheffe d’orchestre France Boeswillwald, qui lui a conseillé de réduire son rythme de travail : « Elle m’a menacé […] que tout se passe mal si je ne suis pas raisonnable », a-t-il déclaré.
« Je vais adopter un mode de vie différent », a-t-il ajouté. « Ce sera la première fois depuis mes 20 ans que je ne me lève pas tôt et que je ne travaille pas 12 heures par jour ».
Une transition douce vers la retraite
Bien qu’il n’apparaisse plus régulièrement dans les médias, Duhamel envisage des interventions occasionnelles. « Avec son caractère et tout ce qu’il a réalisé, je pense qu’il ne peut pas disparaître du jour au lendemain juste parce qu’il a pris sa retraite », a analysé sa femme dans le podcast.
Pendant sa dernière semaine sur BFMTV, il recevra des invités spéciaux dans son émission Face à Duhamel (18h00), en concluant par la présence du Premier ministre, François Bayrou, le jour même de sa retraite.
Une carrière marquée à la télévision
Connu sous le surnom « l’intervieweur des présidents », Alain Duhamel a débuté sa carrière dans les années 1960 et a animé plusieurs émissions emblématiques telles que À armes égales, Cartes sur table, et L’heure de vérité. Il a également été à la tête, avec Jacqueline Baudrier, du fameux débat d’entre-deux-tours de l’élection présidentielle de 1974 entre Valéry Giscard d’Estaing et François Mitterrand.
Des moments mémorables à l’antenne
Des séquences mémorables ont marqué l’histoire de la télévision. L’une des plus notables reste la protestation de l’écrivain Maurice Clavel sur le plateau de À armes égales, lorsqu’il a annoncé : « Messieurs les censeurs, bonsoir ! » à la suite de la coupure d’un passage de son film. Cela a eu un fort impact à l’époque, reflétant les tensions entre médias et pouvoir.
Une carrière riche d’expériences
Avec son visage poupin et son regard espiègle, Duhamel a également été chroniqueur dans plusieurs grands médias tels que Libération et Le Quotidien de Paris. Sa voix a marqué l’actualité politique sur des stations comme France Culture et Europe 1.
Né à Caen dans une famille bourgeoise, il est le frère de Patrice Duhamel, qui a dirigé France Télévisions, et l’oncle de Benjamin Duhamel, un jeune journaliste prometteur.
Un symbole controversé des médias
Dans ses mémoires, Duhamel a avoué sa proximité avec plusieurs figures politiques, y compris Valéry Giscard d’Estaing et Lionel Jospin. Ce lien étroit avec la classe politique lui a valu des critiques, certains le voyant comme un représentant de « l’élite omniprésente » dans les médias. Plus jeune, il parcourait Paris à scooter pour ses rendez-vous professionnels, témoignant d’une époque révolue et d’un rythme de vie radicalement différent de celui qu’il envisage aujourd’hui.
