La ministre française de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a exprimé sa « déception » et sa « colère » suite à l’échec des négociations pour un traité global contre la pollution plastique à Genève. Selon elle, « Une poignée de pays, guidés par des intérêts financiers de court terme et non par la santé de leurs populations et la durabilité de leur économie, ont bloqué l’adoption d’un traité ambitieux contre la pollution plastique », rapporte TopTribune.
Les pourparlers, qui ont duré dix jours, se sont soldés par un échec sans précédent pour l’environnement et la diplomatie internationale. L’absence d’accord est révélatrice des tensions persistantes entre pays développés et en développement, ainsi que des intérêts divergents au sein de la communauté internationale concernant l’avenir de la production et de l’utilisation des plastiques.
Aucun consensus n’a pu être trouvé
Les négociations, présidées par Luis Vayas Valdivieso, ont été marquées par une intense atmosphère d’incertitude et d’urgence. Malgré la présentation de deux propositions de compromis en 24 heures, les chefs de délégation n’ont pas réussi à s’accorder sur un texte final, cette dernière version, soumise dans la nuit du 14 au 15 août, n’ayant pas obtenu le consensus nécessaire.
Ce document contenait encore plus d’une centaine de points à clarifier, représentant ce que deux sources gouvernementales décrivaient comme une « base acceptable de négociation ». Cependant, les délégués, notamment de l’Arabie saoudite, de l’Inde et de l’Uruguay, ont fait savoir que le texte ne faisait pas consensus, soulignant ainsi la division entre les nations participantes.
Une production de plastique incontrôlable
La discussion s’est également polarisée autour de la problématique de la production de plastique, qui a atteint des niveaux alarmants ces dernières décennies. La planète a en effet produit plus de plastique depuis 2000 que durant les 50 années précédentes, majoritairement sous forme de produits à usage unique et d’emballages. Les nations « ambitieuses », comprenant les membres de l’Union européenne, le Canada, l’Australie et de nombreux pays d’Amérique latine, d’Afrique et des îles, ont plaidé pour une réduction de la production mondiale de plastique et un contrôle strict des substances les plus toxiques.
En revanche, les pays essentiellement producteurs de pétrole ont refuse d’endosser des contraintes sur cette industrie, craignant que cela n’entrave leurs économies nationales. Leur opposition à toute réglementation de la chaîne de vie du plastique a ainsi logiquement été en compétition avec ceux qui soutiennent une agenda environnemental plus strict. L’absence d’accord sur des objectifs ambitieux a montré la désunion qui règne au sein de la communauté internationale face à ce problème croissant.
La situation à Genève illustre les défis colossaux rencontrés par les instances internationales pour bâtir un cadre efficace pour la gestion de la pollution plastique. Alors que la pollution par les plastiques continue de menacer les écosystèmes marins et terrestres, les conséquences de cette impasse pourraient avoir des effets dévastateurs pour la biodiversité et la santé publique.
Les États parties devront maintenant reconsidérer leurs priorités et redoubler d’efforts pour parvenir à un éventuel consensus, car la nécessité d’une action concertée n’a jamais été aussi urgente. Les discussions devraient se poursuivre dans d’autres forums internationaux, alors même que les acteurs de la société civile et les associations environnementales continuent de faire pression pour des mesures plus strictes en faveur d’un avenir durable.