L’ancienne garde des Sceaux, Rachida Dati, se voit maintenant convoquée devant un tribunal en raison de soupçons concernant des paiements qu’elle aurait reçus de Renault-Nissan pour des activités de lobbying dissimulées. Néanmoins, d’autres affaires la concernant font également l’objet d’un intérêt pour la justice et les médias, rapporte TopTribune.
Poursuivie pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire Carlos Ghosn
Rachida Dati est en effet appelée à répondre de ses actes dans le cadre de l’affaire Carlos Ghosn. Une ordonnance émise par des juges d’instruction parisiens a établi qu’elle sera jugée pour des accusations de « corruption et trafic d’influence ». En tant qu’élue parisienne, Dati est soupçonnée d’avoir exercé des activités de lobbying en faveur de Renault-Nissan au Parlement européen, ces actions étant prétendument travesties en conseils, ce qu’elle conteste vigoureusement. En 2021, elle avait déjà été mise en examen, mais cette affaire n’est pas la seule à porter son nom.
Les enquêteurs soupçonnent Dati d’avoir engagé un pacte de corruption avec Carlos Ghosn, en ayant reçu, selon le Parquet national financier (PNF), une somme de 900 000 euros entre 2010 et 2012 pour des prestations de conseil, qu’elle n’aurait en fait jamais réalisées, alors qu’elle assumait les rôles d’avocate et de députée européenne. L’instruction a soulevé des questions sur l’usage de la convention d’honoraires, potentiellement destinée à masquer des activités de lobbying, qui sont interdites pour les élus. Dati, pour sa part, a dénoncé une manœuvre politique pour entraver son engagement.
Elle soutient avoir assisté Renault-Nissan dans la création d’une usine au Maroc et avoir aidé à un accord de financement avec le pays. Ses avocats ont tenté d’annuler le réquisitoire du PNF en arguant que ce dernier se basait sur des preuves annulées par la justice. Récemment, la cour d’appel de Paris a rejeté leur demande, et leurs contestations se poursuivent devant la Cour de cassation.
Soupçonnée de lobbying en faveur de GDF-Suez
Un autre volet de ses ennuis judiciaires est lié à GDF-Suez. Une enquête a révélé que Rachida Dati aurait, selon des documents récents, reçu des paiements de 149 500 euros de la part d’un cabinet d’avocats lié à GDF-Suez, indiquant un lien financier indirect. Lors d’interrogations, elle a cependant indiqué que ces avocats n’étaient pas ses clients. Cela soulève des débats quant à ses alignements politiques avec l’industrie gazière durant son mandat européen, ce qui a déjà mobilisé le Parlement européen pour une enquête sur un potentiel conflit d’intérêts.
Dati rejette fermement les accusations portées contre elle, les qualifiant de diffamatoires et affirmant que les documents concernés avaient été examinés par la justice. En plus de cela, elle a mené une forte défense sur les médias en affirmant qu’elle avait toujours agi dans la légalité.
Citée dans plusieurs enquêtes
Rachida Dati se trouve également mentionnée dans une investigation relative à Tayeb Benabderrahmane, un ancien lobbyiste impliqué dans des affaires de corruption. Ce dernier aurait tenté d’obtenir des informations sur une actionnaire de Renault qui avait déposé une plainte contre elle et Ghosn auprès du PNF. Dati a nié toute implication dans ces démarches.
En outre, des perquisitions ont également été effectuées à la mairie de Paris concernant cette affaire. Le contexte se complique davantage avec une enquête ouverte par Libération, portant sur des bijoux d’une valeur de 400 000 euros que Dati n’aurait pas déclarés dans son patrimoine. Bien que ses avocats assurent qu’elle respecte toutes ses obligations déclaratives, des inquiétudes demeurent quant à cette situation.
Leur gestion des affaires et des déclarations de patrimoine soulève des questions essentielles sur l’éthique et la transparence dans la sphère publique. Alors que les ramifications de ces affaires continuent de se développer, il reste à voir comment Rachida Dati répondra aux accusations ainsi qu’aux enquêtes médiatiques qui visent à éclaircir les zones d’ombre de sa carrière politique.