Décès de Ziad Takieddine, protagoniste central de l’affaire Sarkozy-Kadhafi
Le 23 septembre 2025, Ziad Takieddine, homme d’affaires et figure clé dans l’affaire des soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle de 2007 de Nicolas Sarkozy, est décédé à l’âge de 75 ans à Beyrouth, selon les déclarations de son avocate à l’AFP. Son décès survient deux jours avant que le tribunal de Paris ne rende son jugement dans cette affaire impliquant l’ex-président de la République, rapporte TopTribune.
Takieddine était considéré comme un protagoniste indispensable au développement du dossier judiciaire, ce dernier étant une source de révélations sur les financements allégués de la Libye pour soutenir la campagne de Sarkozy. Les circonstances de sa mort demeurent floues, mais des informations indiquent qu’il aurait souffert d’une maladie de longue durée, dont l’aggravation a été observée ces dernières semaines.
Le 25 septembre, le tribunal rendra son jugement à l’encontre de 12 prévenus, dont l’ex-chef de l’État et trois anciens ministres. Le populaire scandale d’État remonte à la publication par Mediapart en avril 2012 de révélations concernant un « accord de principe » pour financer la campagne de Sarkozy, selon des affirmations provenant de la Libye pré-revolutions de Kadhafi.
Une affaire complexe aux ramifications multiples
Les premières accusations autour du financement libyen sont apparues en 2011, alors que le fils de Kadhafi, Saif al-Islam, évoquait notamment ce soutien lors de la révolte populaire en Libye. Ce scandale a pris forme concrètement avec les révélations publiées le 28 avril 2012 par Mediapart, ouvrant ensuite la voie à une instruction judiciaire qui, malgré un non-lieu en 2019, a marqué les esprits et relancé des spéculations continue sur les relations de Sarkozy avec la Libye.
Depuis, plusieurs développements notables ont eu lieu, rendant cette affaire d’autant plus complexe : en 2013, un homme d’affaires a affirmé détenir des preuves de financement; en 2015, des perquisitions ont révélé des transferts d’argent suspects; et en mars 2018, Sarkozy a été mis en examen pour plusieurs infractions, dont le financement illégal de sa campagne.
Toutefois, le retournement de Takieddine en 2020, lorsqu’il a retiré ses accusations contre Sarkozy tout en critiquant les procédures judiciaires, a également soulevé des doutes sur le fil narratif de cette enquête, menant à des accusations d’entrave à la justice et à des nouvelles mises en examen.
Des conséquences politiques et judiciaires durables
Le procès de Nicolas Sarkozy, qui a commencé en janvier 2025, a été un événement marquant dans la vie politique française, avec l’ex-président faisant face à d’importantes sanctions, le parquet ayant requis une peine d’emprisonnement et une amende significatives. Le verdict du tribunal est particulièrement attendu dans le climat actuel, où des réformes juridiques sur la transparence des financements politiques sont de plus en plus exigées par la population.
La mort de Ziad Takieddine pourrait désormais modifier la dynamique de l’affaire alors que la justice française s’apprête à rendre un jugement crucial. De nombreux observateurs scruteront la portée de ce développement sur l’ensemble du dossier, d’une importance non seulement pour l’ex-président Sarkozy, mais également pour l’évaluation de la légitimité du système politique français.