Le Parlement français prévoit de voter une « loi spéciale » pour maintenir le financement de l’État, alors que des désaccords budgétaires persistent entre l’Assemblée nationale et le Sénat. Ce vote, prévu pour le mardi 23 décembre 2025, résulte de deux mois et demi de débats infructueux. Le Premier ministre Sébastien Lecornu fait face à un échec partiel malgré l’adoption du budget de la Sécurité sociale pour 2026, rapporté TopTribune.
Un rendez-vous en début d’année
Les discussions au sein des deux chambres ont été marquées par des divergences profondes, en particulier sur le financement de l’État, bloqué par des partis de droite et du centre opposés à toute nouvelle taxation. Le pays, confronté à une dette croissante, devra se réunir à nouveau en début d’année pour affiner sa trajectoire budgétaire.
Lors du Conseil des ministres, Emmanuel Macron a insisté sur la nécessité de fournir un budget « qui devra tenir l’objectif de 5 % de déficit et financer nos priorités ». Un membre du gouvernement a signalé que « L’Élysée commence à s’impatienter », soulignant la pression sur le Premier ministre pour avancer dans ces débats cruciaux.
Pas de dépense nouvelle
La loi spéciale en question permettra de reconduire le budget de 2025, de lever des impôts et de payer les fonctionnaires, mais sans inclure de nouvelles dépenses, notamment dans le domaine de la défense face à la menace russe. Le texte devrait passer en fin d’après-midi à l’Assemblée nationale et en soirée au Sénat, probablement à l’unanimité.
Le Premier ministre a déjà engagé des discussions avec diverses forces politiques, excepté la France insoumise et le Rassemblement national, pour préparer le terrain aux débats de janvier. Des demandes variées émergent, allant de la nécessité de préserver les plus modestes dans le budget jusqu’à la protection des investissements écologiques.
Les inquiétudes persistent quant à une éventuelle utilisation de l’article 49.3 de la Constitution, qui permettrait d’adopter le budget sans vote, une option préférée par certains partis de droite. Cependant, Lecornu estime que des concessions pourraient permettre un vote positif sans intervention gouvernementale, augmentant ainsi les chances de stabiliser la situation budgétaire avant la fin de l’année.