(Terrebonne) Que se passe-t-il avec nos déchets après le passage des camions poubelles ? Dans la région du Grand Montréal, environ 50 % des ordures sont traitées au complexe Enviro Connexions, situé à Terrebonne. Les procédures de traitement des déchets y sont bien établies. Depuis plus de trois décennies, le site organise des visites pour les écoles et le grand public. Récemment, cette expérience a été revisitée. Notre journaliste a accompagné une classe de troisième année lors de cette sortie, rapporte TopTribune.
Focus sur les « 3RV-E »
« Quelqu’un a-t-il une idée de ce que nous allons visiter ensemble ? » À peine André Chulak a-t-il terminé sa question que de nombreuses mains se lèvent. « La déchetterie », répond l’un d’eux. « Le site d’enfouissement », ajoute un autre. En quelques instants, les élèves de l’école Bernard-Corbin à Terrebonne énumèrent presque toutes les installations présentes dans ce vaste complexe. Le directeur des communications et des relations communautaires chez Enviro Connexions est impressionné. Avant de se rendre sur place, il exprime l’importance des 3RV-E. Étonnamment, les jeunes connaissent ce principe de gestion des matières résiduelles : réduire, réutiliser, recycler, valoriser et éliminer. Seront-ils à la hauteur des défis de cette nouvelle salle immersive, créée avec l’aide de muséologues et d’étudiants du Collège Montmorency ? L’une des activités consiste à trier divers objets dans les bacs appropriés. « Où vais-je mettre des os de poulet ? » demande-t-il. « Dans le compost », répond une élève en mettant l’image des restes alimentaires dans la fente du module. Une lumière verte s’allume. C’est un succès !
La guérite de contrôle
Les enfants montent dans l’autobus. Premier arrêt : la guérite de contrôle, où tous les camions se font peser. L’intérieur de chaque véhicule est également vérifié par des radars pour s’assurer qu’aucun déchet dangereux n’y est transporté, indique André Chulak. Pourquoi est-ce crucial ? « Car plus tard, ce site pourrait accueillir un grand parc, un terrain de golf ou une pépinière. Plusieurs projets peuvent être envisagés, mais il est essentiel qu’aucun déchet dangereux ne soit présent pour préserver l’environnement. »
La déchetterie
Certains élèves reconnaissent le deuxième arrêt, car ils y sont déjà venus avec leurs parents. « La déchetterie, c’est notre écocentre », précise André Chulak. Les pneus collectés ici seront transformés en terrains de soccer ou en tapis de patinage, et la styromousse sera remise à une entreprise pour en faire des tables de ping-pong ou des bancs publics. « Chaque année, nous réutilisons, recyclons ou valorisons au moins 6000 à 7000 tonnes de déchets », annonce-t-il.
Le site d’enfouissement
Les élèves descendent de l’autobus et marchent sur des déchets enfouis. Pourtant, l’endroit semble agréable. Ici, les déchets ont été enfouis il y a 30 ans et l’environnement est bien différent de ce que l’on imagine d’un site d’enfouissement classique. « On a l’impression d’être dans un grand parc », note André Chulak. En revanche, 600 camions déversent leur chargement chaque jour. « Nous écrasons les déchets et les enterrons pour nous assurer qu’ils ne perturbent pas l’environnement », explique notre guide à l’aide d’une maquette montrant l’épaisse couche d’argile qui agit comme barrière naturelle entre les déchets et les nappes d’eau souterraines. Sur le site, Enviro Connexions récupère le liquide s’écoulant des déchets et le traite dans de vastes bassins afin de l’assainir. De plus, les gaz dégagés sont captés pour générer de l’énergie. Mais « pour améliorer davantage la situation environnementale, il faut réduire notre production de déchets », rappelle André Chulak.
Le compost
« Ça sent la ferme », s’écrie un élève. C’est la première fois que l’on perçoit une odeur désagréable depuis le début de la visite. Les enfants circulent entre les différentes piles de matières organiques en décomposition. Ces andains seront retournés pendant environ 10 semaines pour devenir du compost. « Il y a un ballon de soccer », dit un garçon. « Et plein de plastique », ajoute un autre. Pourquoi cela se produit-il ? André Chulak le demande. « Parce qu’il y a des gens qui ne font pas attention », répond un jeune, soulignant ainsi l’importance de trier correctement les déchets pour faciliter le travail des employés.
L’usine
Dernier arrêt de la sortie : l’usine de production de gaz naturel renouvelable. « Le biogaz qui est produit chaque seconde ici ne se disperse pas dans l’atmosphère. Nous disposons de plus de 700 puits de captation de biogaz », explique André Chulak, utilisant l’analogie d’aspirateurs. Une fois collecté, ce gaz est transféré à l’usine pour être transformé en énergie, capable de suffire aux besoins énergétiques de 27 000 foyers, souligne notre guide.
Que retiennent les élèves de leur visite ?
Plusieurs élèves expriment leur enthousiasme face à leur expérience : « Les oiseaux », dit Élya Fournier, qui se souvient de ce moment partagé avec sa camarade Alycia Godin, en imitant le cri du plus bavard d’entre eux. Ont-elles appris quelque chose qu’elles ne savaient pas sur les déchets ? « Avant, je jetais les emballages dans les ordures, mais maintenant je sais qu’ils doivent être recyclés », s’exprime Élya. Par ailleurs, Mathéo Brunette est impressionné par l’usine de production de gaz naturel renouvelable, tandis que Samuel Hénault estime qu’il lui sera plus facile de trier ses déchets grâce à cette visite informative.