Santé: le paludisme touche toujours largement l'Afrique et ne sera certainement pas éradiqué en 2030
Santé: le paludisme touche toujours largement l'Afrique et ne sera certainement pas éradiqué en 2030

Santé: le paludisme touche toujours largement l’Afrique et ne sera certainement pas éradiqué en 2030

25.04.2025 17:02
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En 25 ans, les investissements dans la lutte contre le paludisme ont permis d’éviter 2 milliards d’infections et 13 millions de morts, surtout en Afrique, qui concentre la quasi-totalité de la charge de la maladie. C’est bien mais pas suffisant.

« Il y a une menace majeure, c’est le problème de la résistance, la résistance des moustiques aux insecticides et la résistance du parasite aux médicaments. Dans ces deux cas, il est absolument indispensable d’avoir de l’innovation », explique Philippe Duneton, le directeur d’Unitaid, l’organisation chargée de faciliter l’accès aux traitements contre le VIH, la tuberculose et donc le paludisme.

Et de l’innovation, il y a en a eu ces dernières années, rapporte notre correspondant à Genève, Jérémie Lanche. On pense aux nouvelles moustiquaires imprégnées avec deux insecticides au lieu d’un, à un deuxième vaccin antipaludique et même aux recherches pour rendre le sang humain toxique pour les moustiques.

Tout ça n’est malheureusement pas possible avec le gel des financements imposés par Donald Trump. Washington a bien annoncé des exemptions pour la lutte contre le paludisme, sans vraiment rassurer les acteurs sur le terrain : « Effectivement, cela a déjà entraîné des conséquences des campagnes de moustiquaires dans tous les pays du Sahel, des risques de pénurie, des retards en tout cas. »

Le temps presse. Beaucoup de pays parmi les plus touchés par le paludisme vont entrer dans la saison des pluies. D’après le consortium de chercheurs du Malaria Atlas Project, une année de gel complet des financements américains engendrerait 15 millions de cas de paludisme en plus, et 107 000 décès supplémentaires.

Au Cameroun, la lutte contre la maladie est une priorité

Sur le continent africain, le paludisme fait environ 500 000 morts chaque année. Le gouvernement camerounais a fait de la lutte contre cette maladie une priorité. Le pays a reçu plus de 950 000 doses de vaccin en 2024. Un peu plus de la moitié des doses ont été administrées sur le terrain et les doutes autour du vaccin se sont dissipés, rapporte notre correspondant à Yaoundé, Richard Onanena.

Avec une couverture de 70 %, l’administration des premières doses est un succès, selon le Programme élargi de vaccination (PEV), malgré les doutes au sein de la population liés au vaccin. En revanche, le taux de vaccination est moins convaincant pour les doses suivantes, avec moins de 50 % pour la troisième dose.

Selon Shalom Ndoula Tchokfe, secrétaire permanent du PEV, la mise en place d’un nouveau calendrier vaccinal pourrait expliquer ce retard : « Ce sont des rendez-vous inhabituels pour les mamans. Parce qu’il faut amener l’enfant à six mois, à sept mois et à neuf mois ».

Certaines données du ministère de la Santé montrent, une baisse significative du nombre de décès d’enfants lié au paludisme dans les 42 districts de santé où les vaccins ont été administrés, mais pour Shalom Ndoula Tchokfe, il est encore trop tôt pour associer ces chiffres à l’introduction du vaccin : « On ne peut pas dire que c’est attribuable à la vaccination seulement parce qu’il y a eu plusieurs efforts aussi de lutte contre le paludisme qui se sont renforcés, notamment la chimio prévention du paludisme saisonnier et aussi le traitement préventif intermittent qui ont été fournis de manière intégrée avec la vaccination. Nous avons travaillé avec le Programme national de lutte contre le paludisme pour cela. »

Le Cameroun recevra de nouvelles doses de vaccin en septembre prochain. Chaque année, le paludisme tue près de 11 000 enfants dans le pays.

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