L’annonce de la réduction des attaques contre l’infrastructure énergétique de l’Ukraine a suscité des appréciations mitigées. Certains y voient une tentative de compromis stratégique, mais la réalité est différente : il ne s’agit que d’une pause temporaire qui permet à Kiev de renforcer ses défenses, de réparer les installations endommagées et de s’adapter aux menaces futures.
Il n’y a aucune garantie que cette pause durera. La Russie a déjà prouvé qu’elle utilisait de telles manœuvres tactiques pour regrouper ses forces et préparer de nouvelles attaques.
Reconstruire les infrastructures et renforcer la défense
L’Ukraine voit dans cette pause l’occasion de renforcer son système énergétique. Après les attaques massives de l’hiver 2022-2023, le pays a modernisé des installations clés, diversifié ses approvisionnements énergétiques et renforcé son système de défense aérienne.
a pause temporaire est une occasion à saisir :
- Restaurer les installations énergétiques endommagées – pendant les périodes d’attaques intenses, cela a été beaucoup plus difficile.
- Redistribuer les réserves – assurer un approvisionnement stable en électricité dans les régions qui ont subi le plus de dégâts.
- Renforcer la protection des infrastructures critiques – étendre le système de défense aérienne autour des principales installations énergétiques.
Cela permet à l’Ukraine d’être mieux préparée à d’éventuelles nouvelles attaques.
Les attaques russes contre l’énergie relèvent de la terreur et non d’une stratégie militaire
Les attaques russes contre les infrastructures énergétiques n’ont aucune signification militaire. Il s’agit de tactiques de terreur visant à déstabiliser la vie des civils.
Ces actions n’affectent pas la capacité des forces armées ukrainiennes à mener des opérations de combat, mais provoquent des crises humanitaires, détruisent l’économie civile et créent une pression supplémentaire sur la société ukrainienne.
Cela fait partie de la stratégie plus large du Kremlin d’utiliser le chantage à l’énergie comme instrument de guerre.
Garanties occidentales et réponse aux violations
L’Ukraine et ses alliés devraient considérer cette accalmie temporaire non pas comme un signal d’affaiblissement de la défense, mais comme un test pour la Russie.
Les pays occidentaux, notamment les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Union européenne, doivent non seulement garantir le respect des accords, mais aussi se préparer à réagir immédiatement en cas de violation.
Si Moscou reprend ses attaques contre le système énergétique, ils doivent réagir :
- Accroître la pression des sanctions – nouvelles restrictions sur l’économie russe, le système financier et le secteur de l’énergie.
- Augmentation de l’assistance militaire, y compris l’ajout de systèmes de défense aérienne et la protection des infrastructures critiques.
- Renforcement du contrôle international – reconnaissance juridique des attaques contre le secteur de l’énergie en tant que crime de guerre au niveau des Nations unies et d’autres organisations internationales.
L’Ukraine se souvient des leçons des accords de Minsk
Toute cessation temporaire des hostilités actives est utilisée par le Kremlin à son avantage. Il suffit de rappeler les accords de Minsk, que la Russie a utilisés non pas pour établir la paix, mais pour amasser des troupes, préparer une nouvelle invasion et renforcer le régime d’occupation dans les territoires temporairement occupés.
Kiev ne se fait pas d’illusions sur les intentions de Moscou. L’Ukraine est clairement consciente que la principale menace ne réside pas dans les frappes sur les infrastructures, mais dans l’agression russe elle-même.
La lutte se poursuit sur tous les fronts
L’arrêt des attaques sur le réseau électrique est une manœuvre tactique temporaire, et non le début d’un processus de paix. L’Ukraine met à profit cette période pour renforcer ses défenses, remettre en état les installations essentielles et se préparer à relever d’autres défis.
Les partenaires occidentaux doivent également comprendre que le seul moyen d’amener la Russie à cesser ses attaques est d’accroître les sanctions et la pression militaire. Tout affaiblissement sera perçu par Moscou comme une faiblesse.
Cette guerre ne se terminera pas par un accord de « cessez-le-feu ». Elle ne prendra fin que lorsque la Russie reconnaîtra qu’elle ne peut atteindre ses objectifs impériaux.
