Le ministre de la Justice a concédé mardi que les « cercles de pouvoir » sont bien concernés par la consommation de stupéfiants, après que le maire de Grenoble a assuré que « nos institutions sont aussi pénétrées par le narcotrafic ».
La proposition a immédiatement suscité un flot de commentaires et de réactions. Alors que le gouvernement assure vouloir prendre à bras-le-corps la lutte contre le narcotrafic, le maire écologiste de Grenoble, Eric Piolle, a appelé lundi 3 février dans Le Dauphiné Libéré(Nouvelle fenêtre) à conduire « de façon anonyme » des tests de recherche de stupéfiants sur les parlementaires et les ministres pour « voir si le problème [de la consommation de drogue] touche aussi les cercles de décisions ».
Eric Piolle avait déjà fait une proposition en ce sens lors d’une audition devant la commission d’enquête du Sénat sur le narcotrafic. ll s’agirait de « faire des tests salivaires, capillaires et d’urine à l’Assemblée et au Sénat, auprès des ministres, des élus et des personnels politiques. De façon anonyme, pour ne cibler aucune personne ». « Il y a une grande hypocrisie autour du narcotrafic et de la consommation de drogue en France (…) Nos institutions sont aussi pénétrées par ce narcotrafic », a-t-il encore insisté sur RTL(Nouvelle fenêtre) mercredi matin.
« Je suis tout à fait prêt à me soumettre à tous les tests »
Interrogé sur cette proposition sur le plateau de « C à vous »(Nouvelle fenêtre) mardi soir, le ministre de la Justice, Gérald Darmanin s’est dit « tout à fait prêt à [se] soumettre à tous les tests que M. Piolle voudrait ». « Il y a des cercles de pouvoir, des cercles de richesse qui consomment de la drogue (…) Ce n’est pas qu’une question de jeunes de quartiers issus de l’immigration. C’est aussi des avocats d’affaire, des cadres, des journalistes, des politiques qui en consomment », a développé le garde des Sceaux.
Mais l’ancien locataire de Beauvau a également vivement critiqué le maire écologiste. « Il faut peut-être le faire [les tests] sur l’intégralité de son conseil municipal également parce que M.Piolle le premier, malheureusement, ne lutte pas contre la drogue à Grenoble, a-t-il fustigé. Je l’ai vu pendant quatre ans, comme ministre de l’Intérieur. Il souhaite plus qu’une dépénalisation, une légalisation générale, ce qui décourage beaucoup les policiers qui luttent contre le narcotrafic dans sa propre commune. »
« Pour ma part, je suis prêt, mais pas de façon anonyme, et pourquoi ne pas commencer par donner l’exemple avec votre majorité actuelle, Eric Piolle ? », a également réagi sur X(Nouvelle fenêtre) le député EPR Denis Masséglia.