Réouverture de Notre-Dame : la soprano Pretty Yende, le pianiste Lang Lang et le DJ Michael Canitrot en scène
Réouverture de Notre-Dame : la soprano Pretty Yende, le pianiste Lang Lang et le DJ Michael Canitrot en scène

Réouverture de Notre-Dame : la soprano Pretty Yende, le pianiste Lang Lang et le DJ Michael Canitrot en scène

05.12.2024
3 min de lecture

Les trois artistes se disent honorés de participer à un moment unique.

Pretty Yende, Lang Lang et le DJ Michael Canitrot célébreront samedi 7 décembre la réouverture de la cathédrale, cinq ans après l’incendie qui l’a en partie détruite. La soprano sud-africaine Pretty Yende et le pianiste chinois Lang Lang, qui étaient tous deux au couronnement du roi Charles III en 2023, se retrouvent pour un autre événement historique et espèrent contribuer à un moment « d’unité » et de « rassemblement des cœurs » bienvenu. Tout comme le DJ français Michael Canitrot qui clôturera le concert de réouverture de Notre-Dame. C’est un « honneur », confie l’artiste qui sublime le patrimoine avec d’imposants spectacles musicaux et visuels, de prendre part à « une telle cérémonie ». Une cérémonie en hommage à tous ceux qui ont sauvé et reconstruit Notre-Dame, un grand concert, retransmis en direct sur France 2 et des écrans géants aux abords de la cathédrale. 

« Je suis hyper excité », s’enthousiasme Lang Lang, qui va jouer dans la cathédrale avec l’orchestre philharmonique de Radio France dirigé par le chef vénézuélien Gustavo Dudamel, lors du concert démarrant peu après 21h00. « Notre-Dame elle-même est une œuvre d’art. Comme artiste, c’est encore plus fort de célébrer ce monument magnifique et sa renaissance », ajoute le virtuose, qui se trouvait à Paris lorsque le monument gothique avait été partiellement ravagé par les flammes, le 15 avril 2019. Il avait, deux jours plus tard, participé à une soirée d’artistes en faveur de la reconstruction.

De son côté, la soprano sud-africaine Pretty Yende garde « jusqu’au jour J la surprise » de l’œuvre et du compositeur qu’elle interprétera « dans la cathédrale, avec un orchestre ». La charismatique chanteuse lyrique, sollicitée aux quatre coins du monde, dit se sentir à la fois « honorée » et « redevable de participer à quelque chose de si sacré et précieux ».

Rêve d’artiste

« Ça faisait partie de mes rêves les plus fous », affirme quant à lui Michael Canitrot, qui aborde sa future prestation avec « beaucoup de concentration parce qu’effectivement, c’est un moment qui n’arrive qu’une fois dans une vie ». Le monument l’a « toujours fasciné » du fait de son histoire et de son univers « en termes de littérature ». À propos de sa prestation, il souligne que « chaque monument appelle à une nouvelle écriture artistique et donne une nouvelle inspiration ». À Notre-Dame, où il sera « sur le parvis, au pied de la cathédrale, devant la porte principale », il se produira « pendant dix minutes » au son de « versions spéciales » de ses titres réarrangés pour l’occasion.

Lang Lang avait déjà visité la cathédrale, « mais je n’ai jamais joué dedans. Ce sera la première fois », dit-il, confiant « avoir hâte » d’être au jour de cet « événement mondial ». « Samedi soir, ça va être un grand événement permettant de rassembler les cœurs. » Nous en avons particulièrement besoin en cette période », estime l’artiste chinois de 42 ans, qui s’est d’abord fait un nom avec les grands compositeurs romantiques. En 2020, après vingt-sept ans de travail, il a enregistré sa version des Variations Goldberg de Bach, l’une des pièces les plus difficiles du répertoire.

Une puissante expérience

Le moment est doublement fort pour Pretty Yende, qui, croyante, a grandi au sein d’une famille « qui chantait toujours des chants religieux à la maison ». « C’est beaucoup d’émotion pour moi en tant que chrétienne », car « ma foi, c’est mon rocher, ce sont mes racines, c’est ma colonne vertébrale ». « Sans ça, la chanteuse Pretty Yende n’existerait pas. » Connue notamment pour son timbre lumineux dans le répertoire du bel canto, l’artiste de 39 ans fera ses débuts dans le baroque avec l’opéra « Semele » de Haëndel en février prochain au théâtre des Champs-Élysées. Elle aussi amoureuse de Paris, elle était en répétition à Paris le soir de l’incendie. « Mon cœur a littéralement saigné », se souvient-elle.

L’abbaye du Mont-Saint-Michel, la tour Eiffel ou encore la basilique de Saragosse en Espagne font partie des terrains de jeux de Michael Canitrot. Depuis 2019, son Monumental Tour a voyagé à travers une vingtaine de lieux en France et en Europe. Sa prochaine étape l’inspire « énormément et en plus là, il y a une dimension extrêmement puissante ». « Avec Notre-Dame, on est dans quelque chose de très fort en termes de spiritualité, qu’on soit croyant ou pas d’ailleurs. C’est pour moi une pression, mais une pression positive, qui m’aide à me transcender et à être le meilleur possible pour cet événement.« 

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