"On n’a plus la force" : à Kiev, des Ukrainiens se confient sur leur épuisement après 1 000 jours de guerre
"On n’a plus la force" : à Kiev, des Ukrainiens se confient sur leur épuisement après 1 000 jours de guerre

« On n’a plus la force » : à Kiev, des Ukrainiens se confient sur leur épuisement après 1 000 jours de guerre

20.11.2024
1 min de lecture

Des habitants de Kiev n’hésitent plus à s’exprimer ouvertement sur leur fatigue du conflit. Des cagnottes en soutien aux soldats ne rencontrent plus le succès qu’elles avaient au début de la guerre.

Les 1001 jours de la guerre en Ukraine… Le conflit entre Kiev et Moscou, entamé depuis le début de l’invasion à grande échelle par la Russie de l’Ukraine, dure depuis plus de 1 000 jours maintenant. Les Ukrainiens sont épuisés et n’hésitent plus à le dire ouvertement. Dans son bar du centre-ville de Kiev, Olga a ouvert une cagnotte au début de la guerre, en 2022, pour les soldats ukrainiens.

Si les premiers mois tout le monde donnait quelque chose, ce n’est plus le cas aujourd’hui. « On le ressent vraiment, je suis en train de fermer la caisse et je le vois bien, déplore-t-elle. Sur tous les gens qui ont consommé ce soir, une seule personne seulement a fait un don pour nos gars. Putain, je suis désolée de parler comme ça, mais c’est vraiment la merde… »

Olga, gérante d'un bar à Kiev (Ukraine). (VIRGINIE PIRONON / RADIO FRANCE)
Olga, gérante d’un bar à Kiev (Ukraine). (VIRGINIE PIRONON / RADIO FRANCE)

Ivan, 40 ans, vient régulièrement chez Olga. Sa femme et sa fille ont fui les bombardements de la capitale et sont réfugiées en France, à Lille. Alors, le soir, dit-il en plaisantant, cet entrepreneur vient chercher un peu d’ocytocine, l’hormone de l’amour et de la confiance, pour se sentir moins seul. Il le confirme : les poches des Ukrainiens sont vides. « Au début de la guerre, les gens avaient des économies, rappelle-t-il. Ils pouvaient faire des dons, ils avaient les ressources… Et maintenant, à 1 000 jours de guerre à grande échelle, ils sont épuisés et moralement et économiquement. » 

Pour autant, Ivan refuse de se laisser abattre, ce serait faire « le jeu de l’ennemi ».

« C’est un de leurs objectifs principaux : tuer en nous l’envie de vivre. »Ivan, habitant de Kiev

à franceinfo

Assise sur un tabouret à l’extérieur du bar, Irina, 44 ans, pousse un long soupir quand on l’interroge sur la situation et les drones Shahed qui survolent constamment la ville, la nuit. « Tu ne sais simplement pas ce qu’il faut faire. Si ça tombe, ça tombe. On n’a plus la force, dit-elle. La seule chose, c’est que je pense à mettre de beaux sous-vêtements. Je ne sais pas comment ça se passe pour les mecs, mais nous, on pense à ça. Si les sauveteurs doivent venir me chercher dans les décombres, et que je ne suis pas présentable, ça ne va pas. »

En bientôt trois ans de guerre, la Russie a lancé 2 500 missiles et drones sur la capitale, Kiev, dont la moitié rien que cette année. 

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