Les présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale, Gérard Larcher et Yaël Braun-Pivet, se rendront en Nouvelle-Calédonie du 9 au 14 novembre pour une mission de concertation, a-t-on appris ce mercredi 23 octobre auprès de la présidence de la chambre haute.
Cette mission de « concertation et de dialogue » des présidents des deux chambres avait été annoncée par le Premier ministre Michel Barnier lors de sa déclaration de politique générale, dans une volonté d’apaisement vis-à-vis de l’archipel ravagé par plusieurs mois de violences.
Mais l’on ignorait encore quand. La question est désormais réglée puisque la présidence du Sénat vient de communiquer les dates ce mercredi 23 octobre : Gérard Larcher et Yaël Braun-Pivet se rendront donc sur le Caillou du 9 au 14 novembre.
Programme pas encore détaillé
Le programme du déplacement des deux figures politiques et la composition de leur délégation n’ont pas été détaillés à ce stade par la présidence du Sénat, au lendemain d’une réunion sur le sujet, organisée à l’Élysée aux côtés du président Emmanuel Macron et du Premier ministre.
Le ministre des Outre-mer François-Noël Buffet revient tout juste d’une visite sur l’archipel meurtri par des émeutes qui ont fait 13 morts et des milliards d’euros de dégâts. Il y a martelé l’importance du « retour du dialogue » entre les camps loyaliste et indépendantiste.
En parallèle, le Parlement examine actuellement un texte visant à reporter les élections provinciales de Nouvelle-Calédonie de décembre 2024 à novembre 2025 au plus tard, une promesse de Michel Barnier soumise au vote du Sénat mercredi.
Risque d’annulation du prochain scrutin ?
Le chef du gouvernement avait également annoncé l’abandon de la réforme constitutionnelle dégelant le corps électoral spécifique à ces élections locales, qui avait mis le feu aux poudres sur l’archipel au printemps, le camp indépendantiste craignant de voir le peuple autochtone kanak marginalisé.
À ce jour, seuls les natifs du Caillou et les résidents arrivés avant 1998 peuvent participer à ce scrutin, une situation jugée antidémocratique par le camp loyaliste.
Cette dérogation aux principes d’universalité et d’égalité du suffrage est jugée « particulièrement significative » et de plus en plus « excessive » par le Conseil d’État, faisant peser le risque d’annulation du prochain scrutin si celui-ci se tenait sans modification du corps électoral.