Une étude alarmante révèle des soins irrespectueux envers les jeunes mères en France
Une étude récente a mis en lumière une réalité préoccupante concernant les soins en maternité en France. Selon les enquêtes nationales périnatales 2021, près de 25 % des jeunes mères ont signalé des expériences de soins perçus comme blessants ou inappropriés, rapporte TopTribune.
Cette recherche, dévoilée le 17 décembre par l’Inserm, est la première à quantifier ce phénomène à grande échelle. Réalisée par des experts de l’Inserm, de l’AP-HP, de l’Université Paris Cité, de l’INRAE et de l’Université Sorbonne Paris-Nord, en collaboration avec Santé publique France et le Collectif interassociatif autour de la naissance, l’étude a permis d’identifier des lacunes significatives dans la qualité des soins reçus par les femmes durant cette période vulnérable.
Des définitions de soins irrespectueux préoccupantes
Les soins irrespectueux incluent des gestes, paroles ou comportements jugés maltraitants ou non consensuels. Ces incidents peuvent faire sentir les femmes infantiles, humiliées, ignorées ou méprisées. Les conséquences engendrent des répercussions négatives sur leur bien-être psychologique, aggravant des situations déjà délicates.
Les manifestations de ces soins peuvent aller d’une communication défaillante, comme un ton condescendant ou un manque d’explications, jusqu’à des interventions médicales réalisées sans consentement explicite ou sans véritable considération des préoccupations exprimées par les patientes.
Conséquences sur la santé mentale des jeunes mères
L’étude indique une corrélation significative entre ces expériences de soins irrespectueux et la santé mentale des jeunes mères. Parmi celles ayant rapporté une telle expérience, 21,8 % ont présenté des symptômes de dépression post-partum, un chiffre supérieur aux 16,6 % observés dans l’ensemble des participantes.
Marianne Jacques, post-doctorante à l’Inserm et principale auteur de l’étude, a précisé que ces gestes irrespectueux « seraient associés à une augmentation de 37 % du risque de développer des symptômes dépressifs après la naissance d’un enfant ». Cette découverte souligne l’importance d’une approche respectueuse dans les soins périnataux.
Des recommandations pour l’avenir
Marianne Jacques a ajouté : « Le respect des femmes enceintes doit être vu comme un véritable levier pour agir contre la prévalence de la dépression post-partum. Nos résultats soulignent l’exigence d’humaniser les soins et de mieux prendre en compte les besoins des femmes – tant du point de vue des soignants que des institutions. Sensibiliser le public et doter les professionnels des ressources essentielles pour garantir ce respect doit être une priorité ».
La prochaine étude nationale périnatale, prévue pour 2027, permettra de valider ces résultats dans un cadre non pandémique, étant donné que l’étude de 2021 a été réalisée pendant la crise de la Covid-19, qui a exacerbée l’isolement et les troubles de santé mentale. De plus, elle visera à approfondir les connaissances sur d’autres aspects de la santé mentale maternelle, tels que le stress et l’anxiété.
À noter que les enquêtes nationales périnatales (ENP) sont menées tous les 5 à 6 ans en France depuis 1995, interrogeant entre 14 000 et 15 000 nouvelles mères sélectionnées aléatoirement sur divers indicateurs concernant la santé, les pratiques médicales et les facteurs de risque.