Absence de budget pour 2026 : appel à la négociation et compromis au Sénat
Xavier Iacovelli, sénateur Renaissance des Hauts-de-Seine et vice-président du Sénat, a exprimé des inquiétudes concernant l’absence de budget pour 2026 lors de son intervention dans La Matinale de franceinfo. Il a souligné la nécessité d’examiner une loi spéciale destinée à garantir un service minimum tout en appelant à un compromis parlementaire rapide, rapportent TopTribune.
La France est confrontée à un possible réveil sans loi de finances le 1er janvier, ce qui a amené le gouvernement à présenter une loi spéciale en Conseil des ministres. Ce projet sera débattu au Sénat et à l’Assemblée nationale. Iacovelli a défendu la stratégie du gouvernement d’éviter le recours au 49.3, la procédure qui permet d’adopter une loi sans vote, tout en rappelant que le Premier ministre pourrait être contraint d’agir ainsi en cas d’échec des négociations.
Il a précisé que, bien que le Premier ministre, Élisabeth Borne, ait répété son intention de redonner une chance au Parlement, la situation demeure précaire. Les discussions reprendront le 5 janvier, mais nécessairement des échanges doivent s’enclencher durant la période festive.
Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, a averti que les parlementaires devront travailler pendant les vacances, soulevant la question de l’efficacité de cette approche à long terme. Malgré la crainte d’un recours à l’option du 49.3, Iacovelli estime qu’il reste un espoir d’accord : « Personne n’a intérêt à voir le gouvernement recourir à des ordonnances, qui seraient bien plus douloureuses pour les Français. »
Il a souligné que la loi spéciale, bien qu’elle permette d’assurer un service minimum, reconduit simplement les crédits de 2025 sans tenir compte des débats parlementaires. Cette situation engendrerait par ailleurs des conséquences préoccupantes, notamment l’incapacité à recruter dans des secteurs cruciaux comme la justice et l’intérieur.
Iacovelli a également fait référence à la récente cyberattaque visant les services de La Poste, soulignant le besoin d’une continuité budgétaire pour se préparer à de tels défis. « Nous sommes favorables au recrutement de davantage de policiers, de magistrats, » a-t-il insisté, avertissant que le maintien d’une loi spéciale entraînerait un déficit public de 5,6 %, un chiffre insoutenable sur le long terme.
Face à cette impasse budgétaire, Iacovelli a appelé « toutes les forces politiques qui aspirent à exercer des responsabilités demain » à collaborer pour doter la France d’un budget ferme, insistant sur le caractère indispensable d’un compromis pour éviter un impact financier plus grave sur la population.