Vendredi matin, une rencontre a eu lieu au Palais-Bourbon pour examiner le projet de loi de finances de l’État pour 2026. Cet événement a rassemblé députés et sénateurs dans le but d’établir un consensus entre les deux chambres du Parlement français concernant une version conjointe du budget. Malheureusement, cette tentative de conciliation a échoué, révélant la complexité du contexte politique actuel en France et ses conséquences pour l’ensemble du pays, rapporte TopTribune.
Déroulement de la réunion
Le travail de la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, a débuté peu après 9 h 45 vendredi matin. Toutefois, la réunion a été brève et a pris fin après seulement quelques minutes en raison de l’absence d’accord.
Philippe Juvin, rapporteur général du Budget à l’Assemblée nationale, a réagi à cette situation par le biais d’un communiqué indiquant : « L’absence d’accord sur une rédaction commune du projet de loi de finances pour 2026 susceptible d’être adoptée dans les mêmes termes par les deux chambres du Parlement, dans les délais impartis. En conséquence, la commission mixte paritaire réunie ce jour n’est pas conclusive », rapporte BFMTV.
Quelles conséquences ?
Ce revers de la commission mixte paritaire implique qu’un budget pour l’État ne pourra être adopté avant le 31 décembre. Cette situation pourrait conduire à de potentielles hausses fiscales. En réponse à cette impasse, les services du Premier ministre ont décidé de saisir le Conseil d’État pour élaborer un projet de loi spéciale. Ce texte, qui sera présenté en début de semaine prochaine, vise à reporter les crédits de 2025 afin d’assurer la continuité des services de l’État, spécialement en matière de prélèvement fiscal.
L’absence de budget complique également la gestion d’enjeux urgents tels que l’agriculture, la défense et la situation en Nouvelle-Calédonie. En l’absence d’accord, le Premier ministre prévoit de rassembler les principaux responsables politiques dès lundi pour discuter des stratégies à adopter pour protéger les citoyens et explorer les modalités d’une solution.
Réactions des acteurs politiques
Suite à cette réunion, plusieurs acteurs politiques ont exprimé leurs réactions. Jean-François Husson, rapporteur général du budget au Sénat, a dénoncé le manque de collaboration, affirmant qu’il n’avait reçu « aucune aide pour bâtir un consensus ». Bruno Retailleau a critiqué le gouvernement pour avoir « créé les conditions pour qu’un accord sur le budget soit impossible ». Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a pointé le doigt sur la droite sénatoriale pour avoir rejeté toute possibilité de compromis. Eric Coquerel (La France insoumise) a également reproché au gouvernement de se « défausser » sur les parlementaires.
De nombreux élus estiment que l’inflexibilité de certains sénateurs des Républicains, alliée à l’opposition systématique du Rassemblement national et de La France insoumise, a rendu impossible tout vote favorable au budget. Malgré des négociations qui ont duré deux mois, ces divergences ont empêché d’atteindre un accord.