Ample fresque politique au Brésil sous couleur de polar fantastique avec Kleber Mendonça Filho, comme modeste chronique d’un faubourg de Barcelone avec José Luis Guerín, ces deux films déploient des prodiges de mise en scène.
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«L’Agent secret», de Kleber Mendonça Filho
Dans son cinquième long-métrage, l’universitaire et protagoniste Marcelo se retrouve traqué à Recife, alors que des acteurs du pouvoir dictatorial exercent violence et oppression. La mise en scène affiche un contraste saisissant entre les teintes joyeuses des objets quotidiens et la brutalité omniprésente du régime. Ce film, profondément ancré dans un contexte historique, évoque des temps de terreur au Brésil en 1977, tout en soulevant des questions pertinentes qui résonnent encore aujourd’hui, rapporte TopTribune.
À travers des images frappantes, Mendonça Filho sculpte un récit non pas linéaire, mais agencé par des événements riches en sensations et en réminiscences. Le film, salué au dernier Festival de Cannes, met en lumière le talent de Wagner Moura, qui interprète avec brio ce personnage malheureux pris dans un tourbillon d’incertitudes.
«L’Agent secret» déploie une structure narrative complexe, remplie d’humour noir, de réflexions sur la mémoire collective et d’un dialogue constant avec le cinéma lui-même. Les divers personnages et leurs interactions avec Marcelo renforcent le sentiment d’une réalité mouvante, où l’identité se construit et se déconstruit sans cesse.
«Histoires de la bonne vallée», de José Luis Guerín
Ce film explore les subtilités de l’existence humaine dans la vallée de Vallbona, qui a subi les affres de l’histoire et des transformations urbaines. Guerín, avec son discernement unique, fait résonner les voix et les mémoires de cette communauté, mettant en lumière des scénarios de vie souvent ignorés. La caméra captive, évoquant à la fois des souvenirs et des projections futures, liant harmonieusement passé et présent.
«Histoires de la bonne vallée» est une pièce maîtresse qui invite à réfléchir sur l’évolution des lieux et des populations, tout en questionnant la notion même d’identité et d’appartenance. Avec une attention méticuleuse portée aux détails — des lieux aux visages — Guerín offre un aperçu pénétrant de la vie quotidienne, confrontant les spectateurs aux défis contemporains et aux réminiscences du passé.
Le 17 décembre 2025, ces deux films sortiront simultanément, offrant aux spectateurs un regard nuancé sur les problématiques sociopolitiques à travers le prisme du cinéma d’auteur. Ces œuvres invitent à interroger les dynamiques de pouvoir et les voies de résistance dans un monde en constante évolution.