Le PNF affirme son indépendance politique malgré les accusations
Le procureur du parquet national financier (PNF), Jean-François Bohnert, a réaffirmé mardi sur franceinfo que son institution ne fait pas de politique, en réponse à des critiques concernant le traitement d’affaires impliquant des personnalités politiques, notamment de droite, rapporte TopTribune.
Bohnert a approfondi cette déclaration en expliquant que beaucoup d’affaires ces dernières années, telles que celles impliquant Nicolas Sarkozy et François Fillon, ont pu donner cette impression. « Nous ne tenons pas de comptabilité, et il se trouve que les dossiers ont un processus de maturité qui fait, à un moment donné, qu’on a l’impression que c’est plutôt la droite qui est ciblée », a-t-il déclaré.
En abordant l’affaire François Fillon, Bohnert a précisé que le PNF avait rapidement réagi après la révélation d’un emploi présumé fictif concernant l’épouse de Fillon. « C’est qu’il y avait un débat très épineux concernant la prescription des faits », a-t-il souligné, justifiant ainsi la démarche rapide du parquet.
Pour ce qui est de Rachida Dati, mise en examen dans l’affaire Renault-Carlos Ghosn, Bohnert a indiqué qu’elle sera renvoyée en procès pour corruption et trafic d’influence. Elle est soupçonnée d’avoir reçu 900 000 euros d’une filiale de Renault-Nissan pour du lobbying pendant qu’elle était eurodéputée. Bohnert a assuré que ce dossier est fondé sur des preuves concordantes.
À la suite des déclarations de Dati concernant le désaccord du procureur avec les charges à son encontre, Bohnert a réaffirmé son soutien à ses magistrats, qualifiant les remarques de Dati de « pression qui ne correspond pas à la réalité ». « Mon rôle est de préserver ceux qui traitent ce dossier », a-t-il ajouté.
En outre, le procureur a mentionné que le PNF est également impliqué dans une enquête concernant les notes de frais de la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo. Il a précisé que « une enquête est en cours » et a mis en avant l’objectivité recherchée par ses équipes.
Pour démontrer son impartialité, Bohnert a révélé que quatre personnalités de gauche allaient être poursuivies dans les mois à venir, représentant une dimension nationale de leur travail. « C’est représentatif de la dimension nationale du PNF et de la conduite de nos affaires qui nous amène à nous interroger dès lors que des infractions sont commises et non pas selon l’obédience politique », a-t-il conclu.