La Gironde face à un déficit de plus de 100 millions d'euros : un plan de retour à l'équilibre présenté par Jean-Luc Gleyze

La Gironde face à un déficit de plus de 100 millions d’euros : un plan de retour à l’équilibre présenté par Jean-Luc Gleyze

01.12.2025 18:37
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Dans le département de la Gironde, qui compte 1,7 million d’habitants, la situation financière est préoccupante, marquée par un déficit de 101 millions d’euros sur un budget global d’1,8 milliard d’euros. Le 14 octobre dernier, le préfet a saisi la cour régionale des comptes en raison de cette situation alarmante, rapporte TopTribune.

Ce lundi, Jean-Luc Gleyze, président socialiste de la Gironde, a présenté un plan de retour à l’équilibre (PRE) sur trois ans lors d’une séance plénière, visant à redresser la situation financière du département.

Face à la demande de démission formulée par le groupe d’opposition Gironde Avenir, Gleyze a affirmé que cela serait une fuite de ses responsabilités. Il est déterminé à gérer la crise budgétaire, qu’il attribue, entre autres, à des facteurs exogènes. « Nous avons fait table nette et je ne suis pas sûr que ce soit fait dans tous les départements en difficulté », a-t-il déclaré.

Collèges, fibre, protection de l’enfance à financer

Depuis le début de son mandat en 2021, Gleyze a mis en avant plusieurs projets d’envergure répondant aux besoins des Girondins. Il a mentionné le plan collèges, nécessaire pour accueillir entre 1 000 et 1 500 élèves supplémentaires chaque année, tout en signalant le besoin de nouveaux établissements. De plus, il a évoqué le plan Gironde Méga, destiné à garantir un accès équitable à la fibre optique dans tout le territoire, en dépit de l’absence d’appétence des opérateurs dans certains secteurs.

Concernant le secteur de la protection sociale, qui représente 65 % des budgets, Gleyze a expliqué qu’il s’agit d’une contribution « au-delà de l’accès aux droits et de nos obligations fondamentales ». Le budget de la protection de l’enfance a été doublé, et face au manque de places d’accueil spécialisées pour les personnes en situation de handicap, il a dû financer « des prestations de compensation du handicap à domicile pour éviter de laisser des personnes sans solution » pour un montant de 36 millions d’euros sur trois ans.

Des recettes qui ont fondu

En 2021, la suppression de la taxe sur le foncier bâti a privé les départements de ressources indispensables, supposées être compensées par une part de la TVA, ce qui ne s’est pas produit. De surcroît, la guerre en Ukraine a eu des effets dévastateurs à partir de 2023, entraînant une hausse des taux d’intérêt et de l’inflation. Ainsi, un collège qui coûtait 25 millions d’euros en 2021 en coûte aujourd’hui 33 millions.

En deux ans, le département a perdu 220 millions d’euros de droits de mutations. Les mesures gouvernementales concernant les salaires des professionnels médico-sociaux et des fonctionnaires pèsent également sur les finances locales. « Des ressources incohérentes et volatiles qui dépendent du marché immobilier et de la consommation », résume le président du département.

Gleyze souligne également que le financement de la solidarité nationale est insuffisant : « Quand le RSA est compensé à 53 % alors qu’il l’était à 80 %, et les autres prestations similaires à des niveaux tout aussi bas, cela devient intenable alors que nous soutenons la solidarité nationale dans le pays », a-t-il ajouté.

73 millions d’économies d’ici 2028

La cour régionale des comptes a exigé une économie de 73 millions d’euros d’ici à 2028, tandis que le plan présenté par la collectivité prévoit des économies de 91 millions d’euros sur trois ans, pour un budget total de 1,787 milliard d’euros. « C’est une posture prudentielle […], la période électorale qui s’annonce n’est jamais propice ni à la consommation, ni à l’immobilier », a noté Gleyze.

Avec le nouveau budget que la majorité espère faire valider par la cour régionale des comptes d’ici au 15 décembre, cela permettra de solder rapidement les décalages de paiement pour la protection sociale de l’enfance, à hauteur de 37,5 millions d’euros. Si le PRE est approuvé, le département pourra reprendre ses missions en toute autonomie; sinon, il risque une mise sous tutelle financière.

Soucieux de prouver la viabilité de son plan, Gleyze a mis en avant les 46 millions d’euros d’économies déjà réalisées en deux ans, tout en admettant que contrer l’effet ciseau prend du temps. « Je suis le premier à déplorer les conséquences sur le service public. Notre majorité n’a à rougir de rien », a-t-il conclu.

En somme, la collectivité devra rationaliser ses coûts dans tous les domaines de compétence, sans compromettre les droits des bénéficiaires. Elle se voit contrainte de supprimer 200 postes sur trois ans, notamment en ne renouvelant pas les contrats, et de diviser par deux les subventions de fonctionnement à 2 000 associations sportives et culturelles.

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