Impôts : le malaise fiscal atteint des niveaux record selon le CPO

Impôts : le malaise fiscal atteint des niveaux record selon le CPO

27.11.2025 13:26
4 min de lecture

Publié le 27 novembre 2025, le dernier baromètre des prélèvements fiscaux et sociaux réalisé par le Conseil des prélèvements obligatoires (CPO) met en exergue l’intensification du mécontentement concernant le système d’imposition en France. Cette enquête révèle que 78 % des citoyens jugent les impôts trop élevés, une appréciation qui renforce des inquiétudes déjà observées lors des précédentes éditions. Alors que l’imposition demeure au centre des préoccupations économiques, cette étude fournit un aperçu clair du climat fiscal actuel et met en lumière un malaise profond, associé à un sentiment croissant d’inefficacité dans l’utilisation des fonds publics, rapporte TopTribune.

Une pression fiscale jugée inacceptable par la majorité

Le CPO confirme cette année une perception déjà bien ancrée : une large part des Français juge les prélèvements fiscaux trop lourds. En effet, 78 % des répondants affirment que la pression fiscale est « excessive », selon les résultats rapportés par La Tribune.

Pour saisir l’origine de cette défiance, il est essentiel de rappeler que cette opinion est ancrée dans une dynamique qui perdure depuis plusieurs années. En 2024, 75 % des personnes interrogées qualifiaient déjà la pression fiscale d’inacceptable, d’après Vie publique. Cette répétition témoigne d’un rejet durable et d’une inertie perçue dans l’évolution des taux d’imposition, ce qui alimente la frustration des contribuables.

De plus, seuls 19 % des Français estiment que le niveau d’imposition est « équilibré », un chiffre qui reflète un faible soutien au système fiscal actuel.

En outre, l’imposition personnelle concentre une insatisfaction croissante. D’après le baromètre, 61 % des citoyens estiment qu’ils paient trop d’impôts personnellement, selon les données fournies par La Tribune. Cette proportion était déjà de 63 % dans l’édition 2024, soulignant que le sentiment de surcharge reste présent malgré la stabilité des barèmes.

Également, alors que 33 % des répondants se disaient l’année précédente satisfaits d’un niveau d’imposition « acceptable », ils ne représentent plus qu’une minorité face à la montée de la défiance. Ces chiffres témoignent d’un malaise fiscal accentué par l’impression d’un décalage entre ce que les contribuables paient et les services qu’ils perçoivent en retour. La conviction que les impôts dépassent un seuil raisonnable s’ancre ainsi durablement, renforçant l’idée que l’imposition nuit au pouvoir d’achat.

Un mécontentement alimenté par la défiance envers l’utilisation des fonds publics

L’hostilité envers les impôts résulte également d’une érosion progressive de la confiance quant à l’utilisation des fonds publics. Le CPO l’affirme clairement, en insistant sur la nécessité de « mettre en place des actions visant à renforcer le consentement à l’impôt, à démontrer la bonne utilisation des fonds publics et à restaurer la confiance envers l’État ». Ce message intervient alors que de nombreuses politiques publiques sont perçues comme obscures et parfois inefficaces, ce qui accentue le sentiment d’écart entre les taxes versées et les services offerts.

Ainsi, l’imposition devient un enjeu tant financier que politique, cristallisant les attentes et les frustrations liées à la gestion du budget public. La perception d’un niveau d’imposition élevé, couplée à une gestion des dépenses jugée peu maîtrisée, intensifie les critiques sur le système fiscal.

Cette crise de confiance est également liée à un manque de clarté autour des prélèvements, souvent perçus comme trop complexes. Bien que le baromètre du CPO ne détaille pas directement ce point, la récurrence des critiques soulève auprès des citoyens un besoin de transparence. En 2024, le CPO notait déjà que le consentement à l’imposition se fragilisait lorsque les contribuables ne comprenaient ni le calcul de leur imposition ni l’affectation des recettes fiscales. Cette année, la légère baisse d’un point du nombre de contribuables estimant payer trop d’impôts, de 63 % à 61 %, mais restant très majoritaire, confirme que l’insatisfaction ne repose pas uniquement sur les montants mais aussi sur la compréhension et l’efficacité perçue.

Une imposition jugée incompatible avec la conjoncture économique

Face à une inflation persistante, les ménages estiment que la charge fiscale dimininue leur capacité à faire face aux crises. À cet égard, les 78 % de Français qui considèrent l’imposition comme excessive voient dans cette pression fiscale un obstacle à leur adaptation économique. Les termes de fiscalité et d’imposition deviennent des indicateurs de tension entre des finances publiques contraintes et un pouvoir d’achat déjà fragilisé. Par ailleurs, des comparaisons internationales, même absentes du baromètre, alimentent l’idée que la France figure parmi les pays à la plus forte pression fiscale. Ce sentiment renforce le discours selon lequel l’imposition nuit à la compétitivité et génère une certaine lassitude sociale.

Dans ce contexte, les impôts semblent ancrés dans une dynamique contradictoire : nécessaires pour assurer le fonctionnement des services publics, mais jugés incompatibles avec la réalité économique actuelle. Le baromètre 2025, qui montre que seulement 19 % des citoyens perçoivent l’imposition comme équilibrée, selon La Tribune, indique combien la marge de manœuvre politique se réduit. Cette tension force les autorités à démontrer plus clairement l’efficacité de leurs dépenses, car les ménages souhaitent comprendre comment l’imposition contribue à l’amélioration de leur situation économique.

Les anciennes éditions du baromètre montraient un civisme fiscal malgré le mécontentement, mais ce civisme trouve ses limites lorsque les difficultés quotidiennes viennent renforcer la défiance. Ainsi, la fiscalité s’écarte de plus en plus de la perception d’un solide lien entre l’État et les citoyens, un lien qui se fragilise davantage alors que les contribuables expriment leur refus d’accepter une imposition qu’ils jugent trop lourde.

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