
Au 19 novembre 2025, des indicateurs clairs émergent : la taxe foncière connaîtra une nouvelle augmentation en 2026, qui ne sera pas seulement liée à des ajustements mécaniques. Bien que cette taxe suive l’indice de l’inflation, le ministère de l’Économie a pris la décision, via un document administratif spécifique, de réévaluer les « éléments de confort » déclarés dans des millions de propriétés, impactant ainsi directement le calcul de cet impôt immobilier, rapporte TopTribune.
Les manigances de Bercy pour une hausse exceptionnelle de la taxe foncière
Pour bien comprendre cette hausse exceptionnelle de la taxe foncière, il est essentiel de s’attarder sur la méthode adoptée par Bercy. Le ministère s’appuie sur un document intitulé « Fiabilisation des évaluations des locaux d’habitation par la valorisation des éléments de confort », qui devient la référence pour la mise à jour des bases locatives. D’après ce texte, le ministère considère désormais que des logements auparavant jugés dépourvus de commodités telles que l’eau courante, les lavabos ou les salles d’eau sont en fait équipés, entraînant ainsi une reclassification dans le système d’évaluation. « Désormais, le ministère supposera que ces logements bénéficient d’un niveau de confort complet, afin d’assurer une “équité fiscale” améliorée », précise ce communiqué cité par Le Point. En pratique, cette révision de la taxe foncière se traduit par une augmentation de la valeur locative cadastrale, conséquence directe de l’ajout d’éléments de confort dans le calcul, souvent sans que les propriétaires en soient immédiatement conscients.
Le mécanisme derrière cette hausse de la taxe foncière est complexe, mais ses impacts sont indéniables. Chaque nouvel élément de confort génère l’ajout de mètres carrés fictifs à la valeur locative : environ 4 m² pour l’eau courante et 3 m² pour un simple lavabo. Ces mètres carrés virtuels viennent s’ajouter à la surface réelle pour établir la base de calcul de la taxe foncière, qui est multipliée par les taux décidés par les collectivités locales. En outre, cette révision se fait de manière automatique : « les éléments de confort seront ajoutés sans nécessiter de nouvelle déclaration du propriétaire » et ce dernier ne sera pas informé, sauf pour des variations significatives, comme le mentionne le document interne cité par Le Point.
Quels types de logements verront leur taxe foncière augmenter ?
L’ampleur de cette revalorisation de la taxe foncière est énorme. Des données de la Direction générale des finances publiques, relayées par Le Point, révèlent que 7,4 millions de logements en France métropolitaine souffrent d’au moins un manque en matière de confort dans leur documentation fiscale et seront soumis à une révision de leur valeur locative dès 2026. Cela représente environ 25 % des maisons et 15 % des appartements, indiquant qu’une proportion significative du parc immobilier verra sa taxe foncière augmenter. Pour ces biens, l’administration anticipe une hausse moyenne de 63 €, qui peut sembler modeste pour chaque propriété individuellement, mais à l’échelle des impôts locaux, cela se traduit par une augmentation considérable de la charge fiscale immobilière. Globalement, cette opération pourrait rapporter près de 466 millions d’euros supplémentaires pour les collectivités, par l’accroissement des bases de la taxe foncière et la taxation des résidences secondaires, selon les prévisions relayées par les médias spécialisés.
Cependant, la hausse de la taxe foncière ne se fera pas de manière uniforme à travers le territoire, ce qui est un élément essentiel à considérer pour comprendre la décision de Bercy. Dans les départements où le parc immobilier est ancien, la tendance à la sous-déclaration ou à des descriptions obsolètes est plus fréquente : environ 60 % des logements sont concernés en Haute-Corse et 45 % en Corse-du-Sud, comparé à seulement 9,7 % en Indre-et-Loire. Dans ces régions, la taxe foncière pourrait augmenter bien au-delà de la moyenne, car les mètres carrés fictifs ajoutés au calcul y seront d’autant plus nombreux.
Une taxe foncière stimulée par l’inflation et les décisions de Bercy
Cette procédure initiée par Bercy s’ajoute à un autre phénomène, tout aussi fondamental pour appréhender l’augmentation de la taxe foncière en 2026. Depuis plusieurs années, les valeurs locatives cadastrales sont revalorisées chaque année via un coefficient unique, appliqué à l’ensemble du territoire, et indexé sur le taux d’inflation de novembre. Ce mécanisme a déjà causé des hausses significatives de la taxe foncière : au minimum +7,1 % en 2023, +3,9 % en 2024, et +1,7 % en 2025, d’après des données compilées par le JDN. Sur une période de dix ans, entre 2014 et 2024, la taxe foncière a augmenté en moyenne de 37,3 % dans les 200 plus grandes villes, selon l’UNPI.