Le Sénat entame des discussions sur le budget 2026 avec des enjeux majeurs pour la sécurité sociale

Le Sénat entame des discussions sur le budget 2026 avec des enjeux majeurs pour la sécurité sociale

19.11.2025 13:18
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Bardella demande à Lecornu de renoncer à la hausse de la taxe foncière

Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a exhorté mercredi Sébastien Lecornu à abandonner la hausse de la taxe foncière prévue pour 7,4 millions de logements en 2026, indiquant que les propriétaires sont devenus « les vaches à lait » du gouvernement. Cette mise à jour des fichiers de logements par le ministère de l’Économie entraînera une augmentation moyenne de 63 euros par logement concerné, générant au total 466 millions d’euros supplémentaires pour les collectivités locales, rapporte TopTribune.

La hausse de la taxe foncière s’ajoute à un contexte de mécontentement croissant vis-à-vis des décisions budgétaires du gouvernement. Bardella a dénoncé la manière dont cette mesure a été imposée, jugeant qu’elle s’est faite en catimini, sans consultation adéquate de la représentation nationale.

« Il faut aller chercher les fraudeurs et leur faire payer ce qu’ils doivent à la Sécurité sociale », insiste le ministre du Travail

Le ministre du Travail, Jean-Pierre Farandou, a réitéré ce mercredi sur France Info l’importance de lutter contre la fraude sociale, qui représente un coût de 13 milliards d’euros, soit la moitié du déficit de la Sécurité sociale. « Cela vaut la peine de s’en occuper », a-t-il déclaré.

Dans ce contexte de tensions budgétaires, le ministre a souligné la nécessité de sanctionner les fraudeurs pour préserver les finances publiques.

La hausse de la CSG est aussi dans le viseur du Sénat, tout comme l’allongement du congé de naissance

Le Sénat s’oppose à une hausse de la CSG, initiative de la gauche, qui viserait à générer 2,8 milliards d’euros en 2026. De plus, une mesure proposée par la droite, permettant aux entreprises de plus de 250 salariés de bénéficier d’une déduction de cotisations patronales sur les heures supplémentaires, semble se diriger vers l’approbation du Sénat.

Par ailleurs, le gouvernement prévoit également l’introduction d’un nouveau « congé de naissance », permettant aux parents de bénéficier de deux mois supplémentaires chacun. Cependant, cette mesure a été qualifiée d’« insincère » par de nombreux parlementaires, soulignant la hausse de l’objectif de dépenses de l’assurance maladie pour 2026, qui pourrait entraîner des débats houleux.

Hier soir, les députés ont rejeté le projet de loi de fin de gestion, qui fixe les derniers ajustements budgétaires de 2025

Les députés ont rejeté mardi le projet de loi de « fin de gestion » 2025, qui devait finaliser les ajustements budgétaires. Le texte a été rejeté par 145 voix contre 107, avec l’extrême droite et la France insoumise s’y opposant, alors que le camp gouvernemental s’est montré affaibli.

Ce rejet entraîne un retour au Sénat pour examiner le texte dans sa version initiale à partir du 25 novembre, avec des conséquences potentielles sur le calcul du solde budgétaire, selon la ministre Amélie de Montchalin.

De nombreux désaccords entre l’Assemblée et le Sénat

La réforme des retraites n’est pas le seul point de discorde entre la députés et sénateurs. Ces derniers ont promis de supprimer de nombreuses mesures adoptées par l’Assemblée, avec la sénatrice Élisabeth Doineau affirmant que « la copie de l’Assemblée n’est pas acceptable ». Elle vise à ramener le déficit de la Sécurité sociale à environ 17,5 milliards d’euros en 2026.

Pour cela, le Sénat prévoit de réintroduire le principe de « l’année blanche », gelant ainsi les pensions de retraite et prestations sociales, sauf exception pour certains cas particuliers.

Retailleau très remonté contre la stratégie du gouvernement

Bruno Retailleau, leader des Républicains, a exprimé son mécontentement face à la stratégie du gouvernement de dialoguer avec le Parti socialiste pour garantir sa survie. Il a critiqué cette démarche, la qualifiant d’achat d’une prolongation de la durée au prix fort.

La gauche compte « faire bloc » au Sénat pour « défendre des acquis »

Au Sénat, bien que La France insoumise n’ait pas de parlementaire, la gauche (socialistes, écologistes et communistes) s’est engagée à unir ses forces pour défendre ses acquis, tout en reconnaissant leurs différences sur la stratégie budgétaire.

Majoritaire au Sénat, la droite veut revenir sur la suspension de la réforme des retraites

Contrairement à l’Assemblée nationale, le Sénat possède une majorité claire avec une alliance entre la droite et les centristes, prêt à refuser la suspension de la réforme des retraites, soutenue par le Sénat depuis longtemps.

Le Sénat se lance à son tour dans le marathon budgétaire

Après des débats tumultueux à l’Assemblée, l’attention se tourne vers le Sénat, qui débutera l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, avec un vote solennel prévu le 26 novembre. Par la suite, le budget de l’État sera examiné.

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